mercredi 30 juin 2010

PREFACE



Le monde islamique couvre une vaste aire géographique peuplée par un 1,2 milliard de musulmans. Lorsque l'on passe en revue son histoire, on se rend compte que l'instauration d'une puissante autorité centrale, régnant selon les préceptes de vertu et tolérance prônés par le Coran, et respectueuse des droits de tous les individus et de toutes les confessions religieuses, a permis à cette région de connaître la paix par le passé. L'Empire Ottoman en est le dernier exemple en date. Vu les conditions actuelles, il est urgent de susciter une nouvelle union islamique qui pourra permettre au monde musulman, ainsi qu'au monde entier, de vivre en paix.

Une des premières choses que l'on note en étudiant l'état du monde musulman, ce sont ces nombreuses divisions internes dues à de profondes mésententes et méfiances. L'histoire récente a vu se succéder la guerre opposant l'Iran contre l'Iraq, l'occupation du Kuwait par l'Iraq, la guerre d'indépendance qui oppose le Pakistan oriental (Bangladesh) du Pakistan occidental. Les guerres civiles et les conflits internes qui ont éclaté en Afghanistan, au Yémen, au Liban, en Iraq et en Algérie à cause de divergences politiques ou de rivalités ethniques montrent qu'il y a un vrai problème dans le monde musulman. De plus, il existe de nombreux courants et tendances dans le monde musulman, car aucune instance centrale n'est là pour déterminer ce qui est ou non compatible avec l'Islam, établir des consensus, et fournir une orientation générale. Les catholiques ont le Vatican et les orthodoxes le Patriarcat, mais les musulmans ne disposent d'aucune instance centrale de référence.

Or la solidarité et l'unité sont des notions centrales en Islam. Après la mort de notre Prophète Mohammed (pbsl), le monde musulman a été gouverné pendant une longue période par le biais du califat, institution qui apportait aux musulmans une orientation religieuse.

De nos jours, il serait tout à fait possible de restaurer progressivement ce type d'autorité centrale, reposant sur des principes démocratiques et le respect de la loi; ce serait une étape majeure dans la résolution des problèmes que rencontre actuellement le monde musulman.

Au fil de ce livre, nous allons analyser différents aspects de l'Union islamique que nous proposons, laquelle doit viser les objectifs suivants:

1- Embrasser l'ensemble du monde musulman. Par conséquent elle doit reposer sur les principes fondamentaux de l'Islam et ne pas être l'organe d'une secte particulière.

2- Promouvoir les droits de l'homme, la démocratie et la liberté d'entreprendre et travailler au développement économique, culturel et scientifique du monde musulman.

3- Etablir des relations harmonieuses et amicales avec les autres pays et civilisations, coopérer avec la communauté internationale et l'Organisation des Nations unies (ONU) sur des questions telles que le contrôle des armes de destruction massive, le terrorisme, le banditisme international, l'environnement.

4- Veiller sur les droits des minorités juives ou chrétiennes ainsi que sur ceux des étrangers qui se rendent dans le monde musulman, faire de leur sécurité une priorité, donner de l'importance au dialogue interreligieux et à la coopération.

5- Chercher des solutions équitables et pacifiques où les deux parties sont amenées à faire des concessions pour mettre fin aux conflits qui opposent musulmans et non-musulmans en Palestine, au Cachemire, dans le sud des Philippines et dans les autres régions. Elle doit défendre les droits des musulmans, mais aussi empêcher les mouvements extrémistes de conduire la situation à une impasse.

Un leadership aussi juste, rationnel et respecté ne pourra qu'être salutaire au 1,2 milliard de musulmans qui sont confrontés à tant de problèmes, ainsi qu'à l'humanité en général. Une Union islamique fondée sur les principes du Coran aidera l'humanité à connaître la justice, la paix et la morale enseignée par le Coran et sera la clé du bonheur commun. Depuis l'époque du Prophète Mohammed (pbsl), les musulmans ont joué le rôle d'avant-garde dans les domaines de la science, de la raison, de la pensée de l'art, de la culture, et ont beaucoup apporté à l'humanité.


Ceux qui prônent le conflit entre les civilisations provoqueront davantage de pertes et d'effusion de sang à travers le monde. La mise en place de l'Union islamique représentera un handicap de taille pour ceux qui revendiquent le conflit.

Quand l'Europe était encore dans les ténèbres, les musulmans enseignaient au monde la science, la logique, l'art, l'hygiène et maintes autres choses. Afin de restaurer la grandeur de l'Islam, les musulmans d'aujourd'hui doivent être guidés par la morale du Coran et la Sunna du Prophète (pbsl).

Comment mener à bien ce projet ? C'est ce que nous analyserons tout au long de cet essai. Il est à noter que parmi tous les pays musulmans, la Turquie a un rôle important à jouer en tant qu'héritière de l'Empire Ottoman, fondateur de l'Union islamique qu'il dirigea pendant cinq siècles. La Turquie possède l'infrastructure sociale et la tradition étatique nécessaires pour répondre aux exigences de cette charge importante. De plus, de tous les pays musulmans, c'est celui qui a les relations les plus développées avec l'Occident et il se trouve dans une situation idéale pour servir de médiateur entre l'Occident et le monde musulman. La Turquie a aussi une tradition de tolérance et d'harmonie et incarne la croyance d'Ahl al-Sunna commune à la majorité des musulmans, non celle d'une certaine secte. Tout ceci fait de la Turquie le candidat le plus qualifié pour être à la tête de cette Union islamique.

Il est urgent que les solutions présentées ici soit mises en place rapidement, car les risques d'un choc des civilisations entre les mondes occidental et islamique augmente chaque jour. L'instauration de l'Union islamique écartera ce danger.

L'histoire montre que la cœxistence de différentes civilisations n'est pas nécessairement source de tension et conflit. Un état multiculturel n'est pas condamné à connaître des difficultés du simple fait de sa diversité interne, mais bien plutôt à cause de son incapacité à la gérer. Des cultures différentes qui vivent côte à côte peuvent opter pour le conflit ou pour la coopération selon leur degré de tolérance et leur capacité à contrôler les facteurs qui favorisent l'intolérance. Aujourd'hui certains occidentaux et musulmans préfèrent l'hostilité et l'intolérance à la tolérance et à l'harmonie. Ainsi, les préjugés et malentendus qui existent à l'égard de l'Islam continuent à poser problème, de l'autre coté les occidentaux se sentent peu intéressés à cause de nombreux malentendus. Il est donc urgent de trouver une solution à ces problèmes pour éviter l'aggravation de ces conflits et malentendus.

Ainsi que va le montrer cet essai, l'Union islamique jouera un grand rôle dans la prévention de toute escalade, car tous les pays musulmans agiront ensemble, comme un seul bloc.

INTRODUCTION

L'effondrement de l'Empire Ottoman au début du 20ème siècle a été un fait capital qui a déterminé l'état du monde islamique pour le reste du siècle, parce que de nombreux nouveaux pays sont nés de ses cendres. Cependant, aucun d'eux n'est jamais parvenu au même degré de stabilité ni n'a instauré un ordre aussi satisfaisant que ceux dont jouissaient leurs peuples pendant l'ère Ottomane. En ce début du 21ème siècle, bien des problèmes attendent une solution et de nombreux conflits doivent être résolus. Les équilibres détruits par l'effondrement de l'Empire Ottoman n'ont jamais été correctement reconstitués, ce qui a créé des points névralgiques et des secteurs extrêmement sensibles dont la plupart se trouvent dans le monde islamique. Certains de ces problèmes ont été surmontés par des mesures provisoires, tandis que d'autres continuent à alimenter les conflits et les tensions encore aujourd'hui.

La plupart de ces conflits concernent directement des pays dont la population est en grande partie musulmane (par exemple, la Palestine, le Cachemire, etc.) Par ailleurs les discours - chaque jour plus nombreux - annonçant l'inéluctabilité d'un choc des civilisations, ainsi qu'une propagande antimusulmane agressive font du monde musulman la cible de certains cercles. Cette attitude crée en retour une tension inutile et artificielle au sein de la société. Ces points nous amènent à réfléchir à la stratégie que les musulmans en ce début de siècle devraient adopter.


Une cérémonie faite au nom du Shah Abbas I de la dynastie Safavide

Pour la déterminer, il nous faut avoir une bonne compréhension de l'état et de la situation actuelle du monde musulman. Voici donc notre analyse du monde islamique contemporain.La civilisation islamique, incarnée par les grands empires Ottoman, Safavide et Moghol aux 16ème et 17ème siècles, était la puissance dominante en Asie Centrale et Méridionale, en Afrique du Nord, et en Europe Méridionale. Les Ottomans régnaient sur un grand territoire comprenant les Balkans, l'Anatolie, la Mésopotamie et certaines parties de l'Arabie et du nord de l'Afrique ; les Safavides régnaient sur la Perse et quelques territoires voisins, tandis que les Moghols avaient sous leur pouvoir une grande partie du sous-continent indien. Cependant, cet ordre musulman s'est graduellement affaibli. D'abord, l'Empire moghol s'est effondré et a ainsi ouvert une nouvelle ère pour les musulmans du sud de l'Asie. L'héritière de l'Empire safavide, la dynastie Kadjare, a réussi à survivre jusqu'aux années 20, quoique dépouillée de toute puissance ou influence. En effet, ces territoires sont peu à peu tombés sous le joug britannique ou russe. Entre-temps, l'Empire Ottoman, qui était affaibli par la diminution continue de son territoire et des agitations internes, s'est finalement effondré au lendemain de la Première Guerre Mondiale.

L'effondrement de l'Empire Ottoman, le plus grand et le plus influent état du monde islamique, entraîna des changements historiques dans la physionomie du monde islamique, en particulier au Moyen-Orient et dans certaines parties de la péninsule arabique. Tout au long du 20ème siècle, les Etats-Nations créés par les puissances coloniales européennes ont été source de tension et mécontentement dans la région. Le monde musulman, qui avait été à l'origine de grandes civilisations, a commencé à se replier sur lui-même. Les musulmans du Moyen Orient, aussi bien que ceux de l'Afrique du Nord et de l'Asie du Sud, ont souffert de l'oppression coloniale. La plupart de ces pays n'ont obtenu leur indépendance que dans la deuxième moitié du 20ème siècle. La lutte pour l'indépendance a été très sanglante dans certains pays, en Algérie notamment. Des millions d'innocents ont péri et de nombreux autres ont gardé les séquelles des tortures et persécutions qu'ils ont subies. Même après l'indépendance et le retrait des puissances coloniales, ces pays n'ont pas accédé à la paix et à la sécurité. En bref, une grande partie du monde musulman n'a connu tout au long du 20ème siècle que guerres, conflits, dénuement et extrême misère.

Cependant, le monde musulman n'a pas toujours été ainsi.

L'histoire des quatorze siècles passés nous en révèlent un tout autre visage : en effet c'est l'Islam qui a rendu possible les plus brillants progrès de l'humanité en matière de science et de culture. A une époque où l'Europe était plongée dans les ténèbres, les musulmans ont su créer la plus étonnante des civilisations, la lumière de la morale islamique brillait alors sur le monde.


The map showing the borders of the Saffavids, Mughals, and Ottomans, the three great Islamic empires.

samedi 26 juin 2010

POURQUOI UNE UNION ISLAMIQUE?


Lis! Ton Seigneur est le Très Noble, Qui a enseigné par la plume. (Sourate al-Alaq, 1-4)L’ISLAM, UNE LUMIERE POUR LE MONDE


Avant l'avènement de l'Islam, l'ignorance régnait dans la société arabe.

L'Islam est apparu il y a quatorze siècles dans la péninsule arabique. La révélation par Allah du Coran au Prophète Mohammed (pbsl) et l'avènement de la morale islamique fit découvrir au peuple violent, barbare et ignorant qui habitait cette contrée la grandeur de la paix, de la raison et de la civilisation.

Au début du 7ème siècle, l'Arabie était l'une des régions les plus chaotiques de la terre. De nombreuses tribus y cohabitaient, mais chacune adorait une idole différente. Elles se déclaraient souvent la guerre les unes aux autres, versaient beaucoup de sang, et tuaient même les enfants au nom de leur croyance perverse et de leurs idoles. Leur système de croyance exaltait en effet la cruauté, la haine et la violence, au lieu de l'amour, de la compassion et de la bonté. Les femmes étaient considérées comme des êtres inférieurs, les pauvres et les esclaves étaient impitoyablement exploités.

Ce monde sombre et sanglant se transforma complètement avec l'arrivée de l'Islam et de son code moral. Bien que les Arabes fussent les premiers à embrasser l'Islam, ils ne tardèrent pas à être rejoints par bien d'autres nations qui suivirent la lumière apportée par sa morale. La révélation du Coran permit aux musulmans d'accomplir des progrès sans précédent dans le domaine de la science, de la culture, de la pensée et de l'art. Dès la révélation du premier verset coranique, les peuples de cette région, qui jusque-là étaient empêtrés dans le cercle vicieux de l'ignorance et de la violence, étaient invités pour la première fois à lire et à réfléchir :

Lis, au nom de ton Seigneur Qui a créé, Qui a créé l'homme d'une adhérence. Lis! Ton Seigneur est le Très Noble, Qui a enseigné par la plume [le calame], a enseigné à l'homme ce qu'il ne savait pas. (Sourate al-Alaq, 1-5)
La structure de la société arabe commença à subir une transformation radicale avec l'avènement de l'Islam. Ainsi, la tradition arabe avait décrété que tous les prisonniers de guerre devaient être mis à mort, tandis que notre Prophète (pbsl), guidé par la révélation divine, ordonnait de bien les traiter et de les nourrir de la même nourriture que les musulmans, prélevée sur leurs propres rations. Le verset suivant évoque les qualités islamiques:

Et offrent la nourriture, malgré son amour, au pauvre, à l'orphelin et au prisonnier. (Sourate al-Insan, 8)

Tout ce qu'ils demandaient aux prisonniers, lorsque ceux-ci savaient lire et écrire, c'était d'apprendre aux musulmans ces connaissances. Pour la première fois de son histoire peut-être, l'Arabie découvrait ce qu'étaient la compassion, la clémence et la civilisation. Ce fut ainsi pour elle une de ses plus grandes périodes de développement culturel.

Comme les années passaient, la justice et la haute morale de l'Islam commença à déferler à travers toute l'Arabie. L'équité, l'honnêteté et la détermination des musulmans attiraient de nombreuses tribus arabes. La puissante armée musulmane marcha sur la Mecque en 630. Les païens mecquois craignaient que les musulmans assouvissent sur eux leur désir de vengeance à cause des persécutions qu'ils leur avaient fait subir. Selon la tradition arabe, en effet, les hommes de la tribu vaincue devaient être tués et les femmes réduites en esclavage. Mais notre Prophète (pbsl) donna un exemple de la miséricorde divine en proclamant qu'aucun habitant de la Mecque ne subirait de représailles et que nul ne serait forcé à embrasser l'Islam. Cet acte de clémence et de tolérance a attiré l'attention des historiens occidentaux. Dans un documentaire de PBS intitulé Islam : L'empire de la foi, Michael Sells, conférencier à l'Université Haverford, évoque les qualités de notre Prophète (pbsl) de la façon suivante:

Quand Mohammed arriva à la Mecque, non seulement il s'abstint de mener des représailles sanglantes, mais en plus il embrassa ces mêmes Mecquois qui l'avaient combattus pendant trois ans et tenté de le tuer. C'était tout à fait stupéfiant pour les gens de ce milieu. Ainsi, à l'origine de cette religion, on trouve des épisodes témoignant d'une grande générosité et des actes relevant d'une bonté et d'une clémence extraordinaires.1

L'essentiel était de libérer les Mecquois de leurs fausses croyances. Aussi, notre Prophète (pbsl) se dirigea directement vers la Ka'ba, pénétra dans la mosquée sacrée et détruisit toutes les idoles qui s'y trouvaient. Cet événement marqua la fin de l'idolâtrie et de toutes les cruautés, injustices, violences et autres barbaries commises en son nom. Une fois éduqués par le Coran, les Arabes substituèrent à l'injustice, à l'exploitation et aux inimitiés sanglantes qui prévalaient pendant l'ère antéislamique un ordre nouveau, reposant sur le respect l'amour, la compassion et la justice pour tous.

Cette époque fut plus tard connue sous le nom d'époque bénie.

Tolérance, justice et compassion selon la morale islamique

La diffusion rapide de l'Islam continua même après la mort du Prophète (pbsl). En quelques décennies, il se répandit dans toute la Mésopotamie et l'Afrique du Nord et parvint jusqu'à l'Espagne à l'ouest et à l'Inde à l'est.

Les Arabes, qui, quelques décennies auparavant dressaient leurs tentes dans le désert, étaient désormais les maîtres d'un empire bâti sur la raison, la culture et la conscience qu'ils avaient acquises grâce à l'Islam. Jamais un empire ne connut une croissance aussi rapide. En un siècle, l'empire musulman s'était solidement établi sur un vaste espace. Dans cette aire immense, de nombreuses confessions religieuses cœxistaient, il s'agissait principalement de chrétiens et de juifs. Les musulmans, en règle générale, étaient toujours très tolérants envers toutes les minorités religieuses présentes sur leur territoire : ils ne forçaient personne à embrasser l'Islam et respectaient la liberté de conscience de chacun, car comme dit Allah dans le Coran:

Nulle contrainte en religion ! (Sourate al-Baqarah, 256)

Les églises et synagogues bénéficiaient d'une protection. A une époque où le prosélytisme était pratique courante, une telle tolérance était vraiment unique.




Le Dôme du Rocher

Dis: "Nous croyons en Allah, à ce qu'on a fait descendre sur nous, à ce qu'on a fait descendre sur Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob et les Tribus, et à ce qui a été apporté à Moïse, à Jésus et aux prophètes, de la part de leur Seigneur : nous ne faisons aucune différence entre eux ; et c'est à Lui Que nous sommes soumis." (Sourate al-Imran, 84)

L'un des plus extraordinaires exemples de cette tolérance nous est donnée par la conquête de Jérusalem. Le Patriarche à la tête de l'Eglise du Saint-Sépulcre craignait que celle-ci ne fût détruite par les musulmans. Mais lorsque le calife ‘'Umar''vint visiter l'église, il déclara qu'il n'y avait rien à craindre. Quant arriva l'heure de la prière il prit congé du patriarche pour prier quelque part dans les alentours. La mosquée Al-Aqsa fut bâtie plus tard à cet endroit précis.

Les musulmans donnèrent à Jérusalem l'un des plus grands chefs-d'œuvre d'architecture avec le Qubbat al-Sakhra (Coupole du Rocher), construit sur le rocher à partir duquel, selon la tradition, le Prophète Mohammed (pbsl) serait monté vers les cieux. La décoration magnifique et la coupole dorée de ce chef-d'œuvre architectural témoigne du grand sens esthétique et du raffinement de l'Islam.

Dans ce contexte de tolérance, les non-musulmans s'étaient même vus accorder le droit d'exprimer leurs doléances. Sous les Omeyyades, à Damas, de nombreux chrétiens occupaient des postes importants au sein de l'administration et s'acquittaient librement de leurs devoirs religieux. Certains allaient jusqu'à écrire des livres critiques envers l'Islam sans craindre de représailles.

A la même époque, l'Europe était la proie du fanatisme et de la barbarie. L'Eglise catholique opprimait les juifs et les chrétiens qui suivaient d'autres obédiences. Les conversions forcées, les tortures et mises à mort accomplies au nom de la religion étaient des pratiques courantes. En revanche, les musulmans ont toujours traité les gens du Livre (ahl al kitap, juifs et chrétiens) avec tolérance et compassion, ainsi que l'enjoint Allah dans le Coran.

L'église Saint Jean à Damas est un autre bon exemple de leur sens de la tolérance. Les musulmans qui avaient conquis la région faisaient au début leur prière du vendredi dans l'église et autorisaient les chrétiens à l'utiliser pour leur office du dimanche. Deux fois différentes partageaient en toute sérénité le même sanctuaire. Quand le nombre des musulmans augmenta, leurs chefs achetèrent l'église aux chrétiens avec leur consentement. Une mosquée fut construite à coté et la décoration des bâtiments de l'avant cour fut enrichie de motifs islamiques. Les colonnes datant de l'ère byzantine furent rehaussées de magnifiques ornements caractéristiques de l'art islamique.

Tout au long de l'histoire de l'Islam, cet esprit de tolérance a été une réalité vivante. Les juifs qui fuyaient les persécutions de l'Inquisition espagnole trouvèrent ainsi refuge sur le sol Ottoman. La source de cette tolérance se trouve dans le Coran. Allah fait aux musulmans la recommandation suivante :

Et ne discutez que de la meilleure façon avec les gens du Livre, sauf ceux d'entre eux qui sont injustes. Et dites : "Nous croyons en ce qu'on a fait descendre vers nous et descendre vers vous, tandis que notre Allah et votre Allah est le même, et c'est à Lui que nous nous soumettons."(Sourate al-Ankabut, 46)

Les musulmans et la science



Quelques scientifiques Musulmans
1) Ibn al-Nafis
2) Thabit ibn Qurra
3) Ibn Sina
4)Al-Kindi
5) Abu al-Qasim al-Zahrawi
6) Muhammad ibn Zakariya ar-Razi
7) Ali Kushji
8) Al-Battani
La science fait partie des domaines que l'Islam a considérablement enrichis. La société arabe antéislamique et ses voisines moyen-orientales s'étaient jusque-là peu intéressées à l'origine ou au fonctionnement du cosmos. Mais cette négligence cessa avec la révélation coranique, vu qu'Allah incite les hommes à méditer sur l'origine de la terre et des cieux :

[Les gens doués d‘intelligence sont ceux] qui, debout, assis, couchés sur leurs côtés, invoquent Allah et méditent sur la création des cieux et de la terre (disant) : "Notre Seigneur ! Tu n'as pas créé cela en vain. Gloire à Toi ! Garde-nous du châtiment du feu."(Sourate al-Imran, 191)

Ali Kushji, soutenu par le Sultan Mehmed II, était célèbres pour ses travaux en astronomie. Peintures miniatures montrant les ouvres astronomiques de scientifiques musulmans

Cette prise de conscience déclencha l'essor de la pensée scientifique en Islam et suscita des avancées sans précédent dans ce domaine. Le centre de cette activité intellectuelle se trouvait à Bagdad, capitale de l'Empire abbaside et du monde musulman. Scientifiques, penseurs, chercheurs et autres savants venus des quatre coins du monde musulman se rencontraient à la fameuse Dar al-Hikmah ("Maison de la Sagesse") pour se pencher sur les secrets de la création divine.

Cette conscience acquise grâce au Coran permit aux scientifiques musulmans de réaliser de fulgurants progrès. Le Coran leur avait en effet enseigné l'ouverture d'esprit et leur permettait ainsi d'analyser les acquis des autres civilisations et de les approfondir sans préjugés. Les archives de la science islamique regorgent d'observations, d'expérimentations, de calculs et de recherches menées sur divers sujets. Dans les écoles scientifiques, les femmes étaient habilitées à recevoir la même formation que les hommes et apportaient leurs contributions à la science.

Les mathématiciens musulmans ont développé le système décimal et inventé l'algèbre et la trigonométrie. Les scientifiques musulmans étaient très doués pour l'observation des astres et ils ont ainsi découvert et établi les principes de l'astronomie moderne. Ils ont calculé l'orbite de la Lune autour de la Terre et en ont enregistré les formules. Les chefs-d'œuvre architecturaux présents dans tout le monde islamique n'ont été rendus possibles que par l'infrastructure scientifique mise en place par les musulmans.

Tandis que les musulmans traitaient leurs patients dans des hôpitaux dans des conditions d'hygiène irréprochables, les patients en Europe étaient abandonnés à la mort. Une vue de face du célèbre Hôpital Mansur à l'époque (à gauche). L'image représentant les rues de Venise à la même époque révèle le fossé de civilisation entre ces deux mondes.
Les savants musulmans avaient un niveau de connaissances élevées en médecine. Leurs travaux sont devenus des livres de références à travers toute l'Europe. Le diagramme utilisée par les médecins musulmans dans le traitement des os brisés (en bas)



Un certain nombre de leurs contributions à la science concerne le domaine de la médecine. Alors que les Européens ignorants considéraient les maladies comme une malédiction jetée par des esprits mauvais et ne songeaient même pas à soigner les personnes affligées de ces maux, les scientifiques musulmans, au terme de recherches, en étaient venus à penser que les maladies étaient provoquées par des créatures minuscules invisibles à l'œil nu et que les patients devaient être isolés des personnes en bonne santé pendant leur traitement. Les premiers hôpitaux modernes ont donc été conçus selon ce principe. Les hôpitaux musulmans avaient des salles différentes et les médecins y répartissaient les patients selon les maladies, et leur appliquaient ensuite des traitements appropriés. Ils soignaient les maladies mentales avec de la musique et d'autres types de thérapie, alors que les Européens croyaient que les malades mentaux étaient les esclaves de satan et les faisaient brûler sur un pieu. Les travaux des musulmans sur l'anatomie humaine étaient si précis qu'ils ont été utilisés pendant 600 années dans les facultés de médecine européennes.


Ibn Al-Haytham

Un documentaire consacré au monde de l'Islam et préparé pour la BBC par le commentateur Terry Jones, décrit le haut niveau atteint par les scientifiques musulmans en ces termes :

(…) Ainsi, un philosophe de la ville de Harran avait réussi à calculer correctement la distance entre la terre et la lune. Un autre savant avait suggéré que si l'on divisait un atome on pourrait libérer une énergie suffisante pour détruire la ville de Bagdad. Dans l'école de médecine construite à Damas en 1154, les docteurs enseignaient déjà l'anatomie, des techniques médicales innovantes, la chirurgie et la circulation du sang, bien avant Harvey.2

Des siècles avant leurs homologues européens, les médecins musulmans connaissaient la circulation du sang et prenaient le pouls de leurs patients pendants leurs consultations. Les accouchements avaient lieu dans les conditions les plus hygiéniques possibles. Les instruments chirurgicaux, représentés dans les livres médicaux de l'époque, témoignent de l'état d'avancement de leurs connaissances médicales.

Les scientifiques musulmans ont également fait des découvertes importantes dans le domaine de l'optique et ont approfondi leurs recherches sur la nature de la lumière. Le premier à avoir étudié la structure de l'oeil en détail est Ibn Al-Haytham, dont les travaux sur les lentilles ont préparé l'invention de l'appareil photo. Les médecins musulmans ont découvert les facteurs qui entraînaient l'affaiblissement de la vue et opéraient avec succès la cataracte 1.000 ans avant les Européens.

L'héritage scientifique du monde islamique a rendu la Renaissance européenne possible. Les savants chrétiens ont fondé les écoles scientifiques de la science grâce à la connaissance et aux méthodes acquises par les musulmans. La lumière de l'Islam les a donc également illuminés.

La splendeur de la civilisation islamique


Et Nous avions placé entre eux et les cités que Nous avions bénies, d'autres cités proéminentes, et Nous avions évalué les étapes de voyage entre elles. "Voyagez entre elles pendant des nuits et des jours, en sécurité."
(Sourate Saba, 18)

Le Taj Mahal en Inde (en bas à gauche)
Mashhad de Sharif Tabatab, Le Caire, 10ème siècle. (en haut à droite)

La morale islamique a le mérite de développer chez l'individu le sens esthétique et artistique. Le Coran dépeint le paradis avec beaucoup de finesse et en donne une image grandiose. Les musulmans sont imprégnés de ce sens du beau qui se reflète dans leurs œuvres, aussi les pays sur lesquels ils régnèrent sont marqués de ce sceau de raffinement et de modernité. Lorsque l'Islam se répandit à travers le monde, il y apporta en même temps prospérité et développement.

Les musulmans puisaient des éléments de civilisation partout où ils allaient. Ils ont ainsi conçu un système efficace de purification d'eau pour les besoins en eau potable d'une ville tunisienne. L'eau était filtrée et épurée dans deux grands bassins et puis introduite dans la ville par un système de canalisation. Ce n'est que bien des siècles plus tard que les Européens ont commencé à s'intéresser à ce domaine. En Syrie, les ingénieurs musulmans ont conçu un système remarquable pour acheminer l'eau vers les villes.

La capitale du monde islamique, Bagdad, était la ville la plus splendide et la plus moderne du monde. Le plan de la cité, son architecture, tout était à couper le souffle. Un voyageur, visitant Bagdad, écrit:

Les voisinages exquis, couverts de parcs, de jardins, de villas et de belles promenades sont remplis de bazars, de mosquées et de bains. Ils s'étendent sur plusieurs kilomètres de part et d'autre du fleuve scintillant.3

L'Andalousie (Espagne musulmane), autre grand centre du monde islamique, est devenue petit à petit la contrée la plus moderne et la plus avancée d'Europe. Sa capitale, Cordoue, était d'une beauté étonnante avec ses rues propres et bien éclairées, ses bibliothèques, hôpitaux, et palais.


Ces moulins du 13ème siècle, construis par les musulmans sur une rivière à Hama, en Syrie, distribuaient l'eau vers la ville et permettaient de pourvoir aux besoins quotidiens agricoles.




A la même époque, de grandes villes européennes telles que Paris et Londres présentaient des dehors sordides, obscurs et négligés. Aussi les chrétiens visitant Cordoue étaient stupéfaits et éblouis par la splendeur, la culture et l'art de la ville. Dans Islam: Empire de la foi, l'historienne Sheila Blair de l'Université de Boston en décrit la splendeur en ces termes :

La ville de Cordoue aux 9ème et 10ème siècles était une des plus grandes et des plus passionnantes cités d'Europe. Nous en avons des descriptions grâce aux voyageurs qui s'y rendaient et admiraient toutes ces fleurs, ces rues ouvertes, cette lumière merveilleuse qui illuminait la ville. Les villes du nord étaient si obscures en comparaison. A Cordoue il y avait l'eau courante. Les gens là-bas vivaient dans des demeures spacieuses, alors qu'à Paris, ils se tassaient dans des cabanes érigées sur les rives du fleuve.4


Les musulmans qui propagèrent la civilisation musulmane à travers le monde érigèrent de somptueuses mosquées ainsi que d'autres édifices sur ces terres.





La Mosquée de Cordoue est d'une beauté impressionnante.

Certes, Allah commande l'équité, la bienfaisance et l'assistance aux proches. Et Il interdit la turpitude, l'acte répréhensible et la rébellion. Il vous exhorte afin que vous vous souveniez.
(Sourate an-Nahl, 90)




Le palais de l'Alhambra à Grenade construit par les musulmans est une ouvre architecturale de l'Islam des plus impressionnantes.

Dis: "Mon Seigneur a commandé l'équité. Que votre prosternation soit exclusivement pour Lui. Et invoquez-Le, sincères dans votre culte. De même qu'Il vous a créés, vous retournez à Lui."
(Sourate al-Araf, 29)



Un des rares vestiges rappelant encore aujourd'hui la splendeur de Cordoue est la cathédrale catholique située dans au centre de la ville. A l'origine, c'était une mosquée dont la beauté fascinait ceux qui y pénétraient. Les voyageurs chrétiens venus à Cordoue ont été profondément impressionnés par sa magnificence. Au 10ème siècle, une nonne saxonne du nom de Hrotsvitha décrivait Cordoue comme le joyau du monde.


Dans lesquelles il y aura deux sources jaillissantes.
(Sourate ar-Rahman, 66)


Un des édifices les plus spectaculaires d'Andalousie était le palais de l'Alhambra, qui est un véritable chef-d'œuvre d'art islamique. Chaque détail reflète la finesse de l'esthétique musulmane. Ses jardins étaient pleins des fontaines actionnées par un système basé sur la loi de la pesanteur. Les musulmans qui l'ont construit ont été vraisemblablement inspirés par les descriptions coraniques du paradis.

Voici justement quelques versets décrivant le paradis:

Ceux-là auront une rétribution bien connue : des fruits, et ils seront honorés, dans les jardins du délice, sur des lits, face à face. On fera circuler entre eux une coupe d'eau remplie à une source blanche, savoureuse à boire, elle n'offusquera point leur raison et ne les enivrera pas. (Sourate as-Saffat, 41-47)

[Des jardins] aux branches touffues. (Sourate ar-Rahman, 48)

Ils seront accoudés sur des tapis doublés de brocart, et les fruits des deux jardins seront à leur portée (pour être cueillis). (Sourate ar-Rahman, 54)

[Les jardins du paradis] sont d'un vert sombre. (Sourate ar-Rahman, 64)

[Ils sont] sur des lits ornés [d'or et de pierreries], s'y accoudant et se faisant face. (Sourate al-Waqi'a, 15-16)

[Ils sont parmi] des jujubiers sans épines, et parmi des bananiers aux régimes bien fournis. (Sourate al-Waqi'a, 28-29)

Dans une ombre étendue [près] d'une eau coulant continuellement, et des fruits abondants ni interrompus ni défendus, sur des lits surélevés (Sourate al-Waqi'a, 30-34)

Voilà ceux qui auront les jardins du séjour (éternel) sous lesquels coulent les ruisseaux. Ils y seront parés de bracelets d'or et se vêtiront d'habits verts de soie fine et de brocart, accoudés sur des divans (bien ornés). Quelle bonne récompense et quelle belle demeure! (Sourate al-Kahf, 31)

Outre l'architecture, les musulmans disposaient d'une qualité et d'un goût avancé en matière d'habillement en comparaison avec l'Europe. Leurs fabriques produisaient des tissus d'une beauté sans pareille, réduisant le tissu européen à un tissu très ordinaire. C'est pourquoi, les vêtements et les tissus musulmans devinrent des signes de luxe et de statut parmi les européens. Les objets saints les plus précieux de l'église étaient conservés dans des tissus fabriqués par les musulmans. Certains vêtements sur les peintures chrétiennes datant du Moyen Age présentaient des inscriptions musulmanes. En fait, les musulmans dictaient la mode de l'époque.

L'Europe accueillit d'autres pratiques issues des civilisations musulmanes, comme le bain ou l'usage du savon. La civilisation musulmane contribua, par ailleurs, considérablement au développement de la musique européenne. Les instruments à cordes largement répandus dans le monde islamique furent plus tard adoptés par les Européens. La guitare, l'instrument de base du monde occidental, est une adaptation du Oud classique.



La civilisation islamique et les Ottomans

L'Empire Ottoman, fondé en 1299, a été l'un des plus grands empires islamiques au monde. Sa vision du monde, basée sur la tolérance et la justice, a laissé sa marque sur les territoires où s'étendait son influence et auxquels il a légué sa sublime architecture, sa maîtrise des arts textiles et de la calligraphie, et un système éducatif perfectionné envié par l'Europe. Le raffinement et le goût des sultans pour l'art faisaient l'admiration des Européens, qui étaient profondément éblouis par la splendeur de l'Empire Ottoman.


Le hilya ci-dessous appartient à une collection spéciale. D'autres objets ornementaux des 16ème et 17ème siècles sont exposés au Musée d'Art Islamique Turc.

L'Empire Ottoman est non seulement l'un des plus grands empires qui aient existé, mais aussi l'un de ceux qui ont eu la plus grande longévité. Seul l'Empire romain à son apogée l'a surpassé en superficie, mais il n'est pas parvenu à conserver un aussi vaste territoire très longtemps. De nombreux pays qui font maintenant partie de l'Europe, de l'Afrique du Nord, de l'Asie Centrale, et du Moyen-Orient possèdent des monuments de style ottoman. On retrouve des vestiges de l'architecture et l'aménagement urbain ottomans dans beaucoup de villes européennes (par exemple, Sofia, Belgrade, Sarajevo etc.). L'Etat Ottoman et son système de gouvernement reposaient sur le Coran, et beaucoup d'experts politiques actuels se réfèrent à lui comme étant l'un des meilleurs modèles étatiques ayant existé. La diplomatie ottomane a servi de modèle à la diplomatie moderne.

La civilisation ottomane a eu un impact direct sur la culture de l'Europe occidentale : ce sont les Ottomans qui ont introduit la culture du riz en Hongrie ; le diplomate Busbecq, travaillant au service des Habsbourg, a introduit au 16ème siècle la culture des tulipes dans le Benelux après avoir visité Istanbul, les Italiens ont appris leurs techniques de tissage et de teinte des tissus auprès des Ottomans, enfin, ce sont les Ottomans qui ont transmis à l'Europe la tradition des orchestres militaires.5

Ces faits historiques prouvent que l'héritage islamique a joué un rôle important dans la genèse du monde moderne. Dès le début de sa révélation, l'Islam a servi de guide lumineux à l'humanité et l'a menée à la vérité, à la réalité et à la beauté. Les musulmans ont emporté leur morale avec eux partout où ils sont allés, diffusant ainsi la tolérance, la raison, la science, l'art, l'esthétique, l'hygiène et la prospérité. A un moment où l'Europe était victime du dogmatisme et de la barbarie, le monde islamique était la civilisation la plus avancée et la plus moderne de toutes. Les valeurs acquises par différents Européens au contact du monde musulman ont joué un rôle fondamental dans l'essor de la civilisation européenne. L'historien Eugène Myers exprime cette réalité de la façon suivante :

… De la fin du 19ème siècle jusqu'au 12ème, l'influence islamique sur la science et la culture occidentales a été grande... L'impact des travaux des savants et des traducteurs musulmans sur le développement de la science et des sciences humaines est inestimable... Ainsi, les racines de la pensée occidentale sont un mélange d'éléments gréco-arabes et judaiques.6

Une des principales raisons expliquant le déclin ultérieur du monde islamique est qu'il s'est écarté de la voie caractérisée par la raison, la sincérité et l'ouverture d'esprit enseignée dans le Coran. Nous disons ceci parce que le Coran est la plus grande source de guidée pour l'humanité, menant les hommes de l'obscurité de l'ignorance vers la lumière de la connaissance vraie. Comme Allah l'a indiqué à notre Prophète (pbsl) :

Alif, Lam, Ra. (Voici) un livre que nous avons fait descendre sur toi, afin que - par la permission de leur Seigneur - tu fasses sortir les gens des ténèbres vers la lumière, sur la voie du Tout Puissant, du Digne de louange (Sourate Ibrahim, 1)
Il est important que les musulmans d'aujourd'hui connaissent le passé grandiose de la civilisation islamique et se montrent dignes de la responsabilité qu'implique ce patrimoine. N'oublions en effet pas que les musulmans sont les dépositaires d'un héritage sacré, glorieux, et honorable qui a mis en place l'une des plus grandes civilisations qui n'aient jamais existé sur terre. D'ailleurs, ils ont été toujours enviés et admirés par ceux qui appartenaient à d'autres civilisations ou confessions religieuses. Daniel Pipes, fameux expert du Moyen-Orient évoque l'attitude triomphante des musulmans dans un de ses articles :

Contribuer à cette assurance, telle est la devise qui a motivé les réalisations étonnantes de l'?slam pendant les six premiers siècles. Sa culture était la plus avancée, les musulmans étaient ceux qui avaient la meilleure santé, vivaient le plus longtemps, avaient le meilleur taux d'alphabétisation, menaient les rechercheset techniques les plus poussées et possédaient les armées les plus efficaces. Ce talent pour le succès était évident dès le début : en 622, le Prophète Muhammad avait quitté la Mecque en exilé pour y revenir huit ans plus tard en maître. Dès 715, les conquérants musulmans avaient constitué un empire qui s'étendait de l'Espagne à l'ouest à l'Inde à l'est. Etre musulman signifiait appartenir à une civilisation de gagnants.7

Les musulmans aujourd'hui ne devraient pas se contenter simplement de se griser de leur gloire passée, mais travailler à la renaissance du monde islamique. Ils ont les atouts nécessaires pour créer une nouvelle civilisation aussi splendide et capable d'illuminer le monde que celle de leurs prédécesseurs, mais il leur faudra pour cela retrouver l'esprit d'unité et de solidarité qui guidait ces derniers dans leurs entreprises. S'ils peuvent établir une culture démocratique, constructive, tolérante et pacifique qui se dévoue à la cause de l'Islam et de l'humanité en général et laisse de coté les intérêts personnels, il leur sera possible de mettre en place la plus grande civilisation du 21ème siècle.

Grâce aux valeurs fondamentales de la morale islamique (amour, compassion, sympathie et tolérance), les régimes despotiques en place dans les pays musulmans s'effondreront ; le développement économique et culturel deviendra une réalité. Les musulmans actuellement opprimés et froidement assassinés connaîtront la paix et la sécurité. On pourra alors parler d'un nouvelle "époque bénie".

QUEL TYPE D'UNION ISLAMIQUE?


Et lorsque votre Seigneur proclama : "Si vous êtes reconnaissants, très certainement J'augmenterai [Mes bienfaits] pour vous. Mais si vous êtes ingrats, Mon châtiment sera terrible."
(Sourate Ibrahim, 7
)

La Première et la Seconde Guerre Mondiales ont administré une terrible leçon à l'humanité en lui offrant un tableau effroyable, celui d'un massacre de masse à l'échelle planétaire, de la destruction des plus grandes villes européennes et la découverte des camps d'extermination. L'occident, pris dans l'étau de ces guerres, en a tiré les enseignements: il fallait créer des alliances afin d'instaurer un système qui saurait gérer efficacement et rapidement les conflits. Des pays européens avaient certes conclu des alliances par le passé, mais elles n'avaient jamais été durables car elles n'avaient pu survivre à des conflits mettant en jeu des intérêts nationaux ou des positions idéologiques. Cette fois-ci, les occidentaux savaient que l'union envisagée devait être plus qu'un simple pacte économique ou défensif, il fallait que ce soit une véritable union reposant sur des valeurs culturelles communes. Une telle démarche implique un processus à long terme.

Les deux guerres mondiales ont ravagé l'économie et l'industrie européennes. Les survivants étaient dans l'obligation de reconstruire des centaines de villes, de réparer les infrastructures et de remettre en marche la machine éducative et le système de santé. La guerre était finie, mais à présent les colonies réclamaient l'indépendance. Il semblait difficile de créer un embryon d'union au milieu de tout ce chaos. Le premier pas vers cette réalisation fut la création de la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier fondée en 1951 pour, au départ, préserver et développer. Cette structure évolua pour devenir la Communauté Européenne Economique et enfin l'Union Européenne (EU). Au fil du temps elle s'est imposée comme une entité solide dans laquelle biens, services, capitaux et travailleurs circulent librement entre les états membres : elle possède une monnaie unique, un système de lois cohérent et même une bureaucratie propre. Aujourd'hui, l'Union Européenne est l'un des acteurs majeurs de la scène internationale.

L'unité militaire, politique et économique du monde musulman garantira un meilleur usage des ressources disponibles et un épanouissement culturel et économique.

L'Union Européenne (EU): un modèle possible pour l'Union islamique

L'Organisation de la Conférence Islamique (Organisation of Islamic Conference OIC) compte 57 états membres, et c'est la plus vaste organisation islamique de par le nombre de ses membres et l'aire géographique qu'elle couvre. Par ailleurs, il existe plusieurs alliances militaires et commerciales régionales entre des pays musulmans appartenant à une même région, alliances qui jouent un rôle très important et constituent une avancée positive. Cependant, le monde islamique a besoin d'une organisation plus solide, pourvue d'institutions permanentes capables de prendre des décisions efficaces, de mettre en place des politiques communes et générer des solutions pour les problèmes de tous les musulmans, non pas seulement de régler quelques grandes questions régionales. La puissance de cette organisation doit être économique, militaire et sociale. Sa création et son existence permettront de créer un cadre de confiance et d'entente mutuelle, ce qui favorisera l'émergence de l'esprit de solidarité. Ainsi les soucis en matière de sécurité des états membres seront étudiés et pris en charge, et la coopération étendue qui s'ensuivra entraînera l'élévation du niveau de vie dans les états membres. Le fait d'agir ensemble dans tous les domaines permettra de façon directe ou indirecte aux pays du monde musulman de développer des stratégies qui servent au mieux l'intérêt du monde islamique.
Dans la seconde moitié du vingtième siècle, les événements survenus en Palestine, en Bosnie, au Kosovo, au Nagorno-Karabakh, au Cashmere, et en Aceh ont rappelé une grande vérité au monde islamique. Dans ces régions où des milliers de civils ont perdu la vie, où tant d'enfants se sont retrouvés orphelins et où la barbarie et la violence ont atteint des sommets, l'occident s'est montré passif ou a mis du temps à prendre des mesures préventives. Une telle indifférence a rappelé aux musulmans une fois de plus qu'il leur incombe à tous de défendre les droits de leurs coreligionnaires et de répondre à leurs besoins. De ce fait, le monde musulman se doit d'être responsable et dynamique car ce n'est qu'en s'unissant que les pays musulmans peuvent garantir la sécurité de tous les musulmans en s'exprimant au nom de toute la communauté d'une seule voix sur la scène internationale.

Le monde musulman doit devenir un bloc sur le plan militaire, politique et économique. Son unité intrinsèque garantira la paix dans le monde et empêchera les extrémistes de hâter un choc des civilisations au nom de leurs idéologies basées sur l'intérêt personnel et la discorde.

La structure générale de l’Union islamique

L'Union Européenne, qui sert de modèle à notre projet d'Union islamique, peut être décrite comme une entité où la souveraineté, le régime politique et l'appareil d'état de chaque membre continuent à fonctionner sous l'égide d'une constitution fondée sur la "culture européenne". A l'intérieur du cadre défini par cette constitution, les états membres coopèrent en matière de politique, culture, et économie, tandis qu'une législature et une administration centrales coordonnent leurs efforts et représentent l'intérêt de l'Europe comme formant un tout.

L'Union islamique doit se doter d'une structure qui préserve l'indépendance des états membres, leurs frontières nationales, leurs droits et leurs intérêts. Chaque état souverain doit s'efforcer de construire cette union à travers une culture islamique commune, développer des politiques conjointes et mettre en place les organes législatifs et administratifs qui permettront de les mener à bien. Le but ici n'est pas d'aboutir à une fusion structurelle des états, mais de les unir derrière des politiques et intérêts communs pour créer une puissance politique à l'image de cette union.

Dans une telle union, les musulmans seront en contact direct les uns avec les autres, connaîtront intimement leurs problèmes respectifs et s'entraideront. Le séparatisme, le factionnalisme, et le fanatisme seront rejetés au nom du principe de l'unité islamique. Le fait que le monde musulman n'ait pas su parvenir à un consensus entre les différentes conceptions, les divers systèmes et modèles qui caractérisent ses membres l'empêche d'agir de façon unitaire. L'appel à l'Union islamique que nous proposons ne sera pas basé sur la race, le niveau économique ou la localisation géographique, toutes les tensions nées de différences de races, de langue ou de culture cesseront sous l'égide de cette union. L'esprit d'union de ses membres ne reposera sur la supériorité d'une culture, d'une nation, ou d'un groupe sur un autre, mais sur l'esprit de solidarité suscité par l'équité, la tolérance, l'affection et l'amitié.


Allah appelle à la demeure de la paix et guide qui Il veut vers un droit chemin.
(Sourate Yunus, 25)

Accepte ce qu'on t'offre de raisonnable, commande ce qui est convenable et éloigne-toi des ignorants.
(Sourate al-Araf, 199)

Une des principales raisons qui motivent la création d'une Union islamique est d'établir une autorité centrale capable de gouverner l'ensemble des musulmans. C'est pourquoi il faut que cette autorité possède une structure qui englobe tous les musulmans, ou qui, en d'autres termes, soit capable d'accueillir les différents points de vue. L'Union Islamique doit reposer sur les principes centraux de l'Islam, envisager les différences tant pratiques que théoriques avec tolérance et intelligence et en faire une source de diversité et de richesse culturelle. On ne doit pas permettre à ces différences d'entraver la mise en application des volontés politiques et les actions conjointes. Tous les conflits opposant les pays musulmans doivent être résolus et leurs différences doivent s'insérer dans le cadre de cette autorité centrale. Une Union islamique capable de gérer ses affaires internes sera en mesure de résoudre facilement les litiges qui peuvent l'opposer à d'autres civilisations et d'imaginer les politiques collectives que son autorité centrale mettra sur pied et administrera.

Le monde islamique est confronté à de nombreux problèmes qui demandent à être résolus et préoccupent en permanence la communauté internationale: des tragédies politiques comme celles de la Palestine, du Cashmere, et de l'Iraq; la guerre idéologique contre le terrorisme, et maints problèmes sociaux comme le sous-développement, la pauvreté, la santé et l'éducation. Ces problèmes ne sont pas de simples questions locales ou régionales, elles concernent de façon directe tous les musulmans. C'est pourquoi le monde islamique doit créer une réelle solidarité pour les résoudre. Nul ne peut soutenir que "ce qui se passe en Palestine ne concerne que les Palestiniens", que "les civils musulmans du Cashmere victimes de l'oppression devraient se tirer d'affaire tout seuls"ou que "la famine qui frappe les enfants dans certains pays islamiques n'engage que la responsabilité du pays en question". Les musulmans ne peuvent pas accepter cette situation comme allant de soi.

Cependant, les musulmans ont échoué à former une alliance forte entre eux, aussi d'autres pays, non-musulmans, proposent des solutions à ces problèmes et à d'autres du même genre. Néanmoins ces solutions n'ont pas pour priorité l'intérêt des musulmans ou n'offrent que des remèdes à court terme. Dans plusieurs régions ravagées par les conflits, la faiblesse des musulmans les empêche de faire peser réellement leur avis à la table des négociations. De plus, les prétendus plans de paix incluent souvent des clauses qui génèrent plus de mal que de bien. Le monde islamique se doit d'avoir un plan d'action commune pour garantir les droits des musulmans lésés.

Le nombre de problèmes qui attendent d'être résolus par l'Union islamique montre qu'elle aura un agenda bien chargé. Pour fonctionner efficacement, elle aura besoin d'avoir des quartiers généraux opérationnels permanents, elle devra créer des organes législatifs et administratifs qui coordonneront leurs activités (en incluant leurs subdivisions), et garantiront la bonne marche de ces institutions. Cette infrastructure qui prendra les bonnes décisions au bon moment est une réelle nécessité, car l'Union doit inspirer la confiance à travers ses activités, et ses membres doivent être assurés que leurs droits seront pleinement respectés.

L'Union islamique doit avoir suffisamment de flexibilité pour s'adapter à des conditions politiques fluctuantes et une capacité à anticiper assez grande pour mettre en œuvre les stratégies appropriées. On a besoin d'une autorité centrale capable de prendre l'initiative, au lieu de simplement réagir aux événements internationaux ou d'émettre des critiques. Elle doit se charger de coordonner et superviser les actions et servir avec équité l'intérêt de tous les états membres. Elle doit aussi étudier toutes les situations avec objectivité et se laisser guider par les requêtes du monde islamique. Une Union islamique capable d'arbitrer entre les états membres, de résoudre leurs conflits, et de protéger les musulmans dans leurs relations avec les autres nations augmentera l'influence du monde islamique sur le plan culturel, économique et politique.

Pour que l'Union islamique devienne une force unie et une structure unifiante, elle se doit de protéger les valeurs sociales modernes, respecter les droits de l'homme pour tous et se baser sur des principes démocratiques. Or, et ce n'est pas surprenant, toutes ces valeurs occupent une place centrale dans la morale islamique.

Une Union islamique harmonieuse et pacifique

L'Union islamique doit s'efforcer d'apporter la paix dans le monde entier et pas seulement aux musulmans, se montrer tolérante et pacifique dans ses décisions et actions. En effet, au cœur de l'Islam, il y a cette morale révélée qui enjoint aux musulmans d'être bienveillants, compatissants, tolérants, justes, compréhensifs, patients, et dévoués. L'Islam invite les hommes à vivre dans un monde de paix:

O les croyants! Entrez en plein dans l'Islam, et ne suivez point les pas du diable, car il est certes pour vous un ennemi déclaré. (Sourate al-Baqarah, 208)

Les musulmans sont définis comme étant des gens qui obéissent aux commandements d'Allah, s'efforcent avec zèle de mettre en pratique la morale du Coran, de rendre le monde meilleur en y apportant leur touche, et de répandre la joie et la paix. Ils essaient de faire le bien et de rendre service aux gens pour refléter au mieux l'infinie compassion et la miséricorde de notre Seigneur. Allah commande à Ses fidèles de se montrer bons envers autrui, de s'intéresser à ce qui se passe autour d'eux et d'inviter les gens à suivre le droit chemin. Le verset suivant décrit la différence entre les gens qui n'ont aucun impact positif sur leur environnement et ceux qui essaient toujours d'agir au mieux:

Et Allah propose en parabole deux hommes : l'un d'eux est muet, dépourvu de tout pouvoir et totalement à la charge de son maître ; Quelque lieu où celui-ci l'envoie, il ne rapporte rien de bon ; serait-il l'égal de celui qui ordonne la justice et qui est sur le droit chemin? (Sourate an-Nahl, 76)
Le message contenu dans ce verset doit servir de guide à l'Union islamique, qui doit être une plateforme capable de concrétiser l'idéal islamique de dévotion, d'unité, d'amitié, d'honnêteté, de justice, de loyauté, de fidélité, et d'entraide. La morale islamique garantit la liberté de pensée et le droit à la vie de tous, prévient les tensions et disputes entre les gens, elle va jusqu'à interdire la suspicion et les pensées ou paroles négatives vis-à-vis d'autrui. L'union que nous proposons doit être formée par des musulmans qui œuvrent selon ces principes et visent à instaurer la paix dans le monde.

La morale coranique exige des musulmans qu'ils se tiennent loin des guerres et conflits et qu'ils résolvent leurs disputes par le dialogue et la recherche de l'entente. Allah considère la guerre dans le Coran comme une solution de dernier recours qui doit se plier à des règles humanitaires et morales strictes. Les musulmans doivent toujours être du coté de la paix et de la concorde et ne se battre qu'en cas de légitime défense, s'ils sont attaqués par l'ennemi. Allah révèle que ce sont les corrupteurs qui déclenchent les guerres et qu'Il les a en aversion:

Et ils s'efforcent de semer le désordre sur la terre, alors qu'Allah n'aime pas les semeurs de désordre. (Sourate al-Maidah, 64) La vie de notre Prophète Mohammed (pbsl) montre que la guerre n'est motivée que par des raisons défensives, lorsque toute autre solution a échoué. Le Coran fut révélé au Prophète (pbsl) sur une période de 23 ans. Pendant les 13 premières années, les musulmans ont été une minorité opprimée soumise à l'autorité païenne. Beaucoup d'entre eux ont été physiquement torturés, d'autres tués, certains ont perdu leurs biens. Toute cette communauté était constamment exposée à l'humiliation et aux menaces. Néanmoins, ils restaient pacifiques et invitaient les païens mecquois à faire la paix. Quand l'oppression atteignit un niveau intolérable, les musulmans migrèrent vers Yathrib (qui devint plus tard Médine), où ils purent trouver liberté et amitié et établirent peu à peu leur autorité. Mais ils n'en déclarèrent pas pour autant la guerre aux païens belliqueux de la Mecque.

Une société islamique doit être caractérisée par la mesure et l'équilibre car les gens sont invités à faire le bien et à s'écarter du mal. Le verset 143 de la sourate al-Baqarah affirme que les musulmans sont des témoins et des modèles pour les autres en tant que "communauté du juste milieu". Un autre verset indique qu'on attend d'eux qu'ils soient des exemples pour l'humanité:

Vous êtes la meilleure communauté qu'on ait fait surgir pour les hommes, vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable et croyez à Allah. (Sourate al-Imran, 110)
Une organisation formée par des musulmans qui appliquent les enseignements divins se doit naturellement de protéger et incarner cette morale et montrer le chemin à l'Union islamique. Elle doit d'abord résoudre les disputes entre les musulmans et répandre la paix dans le monde islamique, s'opposer à tout mouvement qui incite à la violence et la guerre, et constituer une force préventive contre tous les fauteurs de guerre. Mieux, elle doit coopérer avec la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, ainsi que sur des questions d'intérêt général (par exemple les armes de destruction massive -ADM), voire prendre la direction des actions menées contre ces menaces.

Un générateur de solutions

Nous avons brièvement mentionné certains problèmes (par exemple la Palestine et le Cashmere) que l'Union islamique devrait résoudre rapidement. Ainsi, dès sa création, elle devra assumer d'immenses responsabilités et devenir une organisation capable de générer des solutions réalistes et appropriées.

La situation actuelle a un impact négatif non seulement sur les musulmans, mais aussi sur beaucoup de gens innocents à travers le monde. Des millions d'hommes continuent à souffrir de la corruption, de la pauvreté, de l'immoralité, de la répartition injuste des richesses, de la cruauté, de la tyrannie, de la discorde et de l'injustice. Des bébés meurent à cause du manque de nourriture, des enfants et adultes en sont réduits à errer dans les rues, les réfugiés sont contraints de vivre dans des tentes or baraques, bien des malades ne peuvent se payer les traitements médicaux nécessaires… Tous ces problèmes affectent non seulement le monde islamique et le Tiers-monde en général, mais aussi à un degré moindre les pays industrialisés.

De nombreuses personnes innocentes et dans la détresse attendent une main secourable. Les responsabilités des musulmans à cet égard sont les suivantes:

Et qu'avez vous à ne pas combattre dans le sentier d'Allah, et pour la cause des faibles : hommes, femmes et enfants qui disent : "Seigneur! Fais-nous sortir de cette cité dont les gens sont injustes, et assigne-nous de Ta part un allié, et assigne-nous de Ta part un secoureur."(Sourate an-Nisa, 75)


Les pauvres et ceux qui ont faim ont besoin d'aide

L'Union islamique devra résoudre les litiges entre les musulmans et les non- musulmans aussi bien que les conflits entre les musulmans. Actuellement, même ces derniers sont résolus par les pays occidentaux ou des organisations internationales qui se trouvent sous leur contrôle. Des puissances étrangères, peu familières avec l'histoire et la culture islamiques, s'avèrent incapables d'apporter des solutions adéquates, même si elles fournissent une petite aide de temps en temps. Les pays musulmans doivent résoudre leurs propres problèmes, ainsi ils ne seront pas étalés sur la scène internationale, les solutions proposées serviront leurs intérêts, de plus, un monde islamique unifié enverra un message de puissance et stabilité. Un des principaux problèmes du monde islamique est son incapacité actuelle à mettre en œuvre de telles politiques communes et des stratégies efficaces même pour les sujets qui le concernent directement.

L'Union islamique se doit de trouver des solutions pour les pays musulmans ainsi que pour tous ceux qui recherchent la paix et la sécurité. Chaque pays a ses propres problèmes politiques, démographiques, économiques, chaque région également. Bien que chacun de ces problèmes requiert des solutions et mesures différentes, les problèmes fondamentaux et leurs solutions sont partout les mêmes. Bien des souffrances et ravages sont dus au fait que la morale coranique n'est pas appliquée comme elle le devrait, ce qui implique que les solutions proposées ne sont pas élaborées selon ses principes. S'il est vrai que l'on a besoin de solutions justes et réalistes, il faut aussi que les musulmans possèdent des qualités comme l'ouverture d'esprit, la flexibilité, la liberté de pensée, mais aussi l'honnêteté, la dévotion, la justice, l'entraide, lesquelles dérivent toutes de la morale coranique.

Il y a un lien important entre la résolution des problèmes économiques et la morale sociale. Par exemple, l'un des principaux problèmes économiques est l'injustice sociale, or c'est essentiellement un problème moral. Il ne peut y avoir d'injustice sociale dans une société islamique, car Allah commande que tous les biens ou richesses en surplus soient distribuées aux nécessiteux et interdit la consommation frénétique. Les moyens financiers ne devraient pas servir à obtenir des privilèges et devenir un luxe partagé par un petit nombre car la morale coranique prône la solidarité sociale et la prise en compte des besoins d'autrui. Les musulmans sincères sont si altruistes qu'ils nourrissent les pauvres et les captifs avant de penser à eux-mêmes même s'ils sont dans le besoin. Ils n'agissent ainsi que pour obtenir l'agrément d'Allah car :

Ils offrent la nourriture, malgré son amour, au pauvre, à l'orphelin et au prisonnier, (disant) : "C'est pour le visage d'Allah que nous vous nourrissons : nous ne voulons de vous ni récompense ni gratitude."(Sourate al-Insan, 8-9)
La solidarité et la coopération entre les individus peuvent facilement s'élargir au niveau des relations internationales vu que la morale islamique guidera les pays membres de l'union. Il est inadmissible que certains pays jouissent d'un luxe insolent tandis que dans d'autres les nouveaux-nés meurent de faim. Toute personne douée de conscience morale devrait être perturbée par cette situation.

De nombreuses organisations internationales caritatives s'emploient activement à assister ces nations pauvres et déshéritées. Cependant leurs efforts se limitent souvent à envoyer des colis de vivres aux régions sinistrées. De plus, cette aide n'atteint pas toujours ceux qui en ont besoin étant donné les dysfonctionnements des structures dans les pays du tiers monde et l'existence d'organisations de type maffieux. Tout cela doit être éradiqué, il faut instaurer une mentalité nouvelle basée sur la conscience et le bon sens à travers des campagnes de masse.

Lorsque l'on met un frein au gaspillage, que la solidarité se développe et que le partage est encouragé, lorsque les gens apprennent enfin à écouter leur conscience morale, on peut espérer mettre un terme à ces déséquilibres économiques. L'Union islamique sera la structure la plus à même de mettre en œuvre ces solutions.

Les droits de chacun doivent être établis en toute équité et respectés

Dans une société façonnée par la véritable morale islamique, les droits et libertés individuels sont très importants. Ils sont solidement garantis de telle sorte que chacun peut vivre une existence libre et digne. Allah a révélé dans le Coran que tous les homes sont égaux devant Lui, car la supériorité des uns sur les autres ne repose que sur la conscience qu'ils ont de Lui; Il commande aux musulmans d'être justes, tolérants, enclins au pardon et compréhensifs envers autrui. De ce fait ils doivent respecter leurs différences et être équitables quand ils jugent les autres.

L'attitude de notre Prophète (pbsl) à l'époque de la première société islamique (à Médine) montre aux musulmans la voie à suivre concernant les structures sociales et le type de gouvernements à adopter. La Constitution de Médine (Charte de Médine), considérée comme étant la première constitution des musulmans reflète une grande compréhension des lois et donne l'exemple de ce que doit être la conception de la justice et des droits individuels dans la société islamique. Sous ce régime, on accordait aux hommes de toutes les confessions leurs droits et leurs libertés fondamentales; leurs vies, biens, familles et lieux de culte étaient préservés. Avec ce système, tout le monde pouvait vivre dans une même entité politique et la paix régnait enfin entre les tribus qui se combattaient depuis des années. En dehors de la Constitution de Médine, le Prophète (pbsl) traitait toujours les païens avec équité, répondait à leurs demandes en fait de sécurité et protection et cherchait à établir des relations cordiales et civilisées entre les gens.


Complexes pétroliers en Azerbaïdjan et en Indonésie

Ainsi, il y a quatorze siècles, l'Islam a apporté à l'humanité des valeurs telles que les droits individuels, la loi et l'ordre, l'égalité devant la loi et la liberté économique. Quand l'Islam s'est répandu, la justice qui régnait sur son territoire suscita l'envie de toutes les nations. Ce sens de la justice, que certains penseurs occidentaux évoquent encore aujourd'hui avec respect amena beaucoup d'individus et de nations à embrasser l'Islam et accepter l'autorité musulmane. Notre Prophète Mohammed (pbsl) appliquait la conception coranique de la justice de la meilleure façon possible, ses çompagnons et les musulmans en général continuèrent à pratiquer cette morale supérieure. Ceci permit aux musulmans de devenir une communauté qui applique la justice:

Parmi ceux que Nous avons créés, il y a une communauté qui guide (les autres) selon la vérité et par celle-ci exerce la justice. (Sourate al-A'raf, 181)


La dégénérescence et l'effondrement moral des sociétés indifférentes à la moralité religieuse représentent des problèmes majeurs.

L'Islam enseigne la liberté de penser et prône la participation de tous au gouvernement du pays. La consultation du peuple est l'un des principes les plus importants de l'Islam dans le domaine social, car Allah commande aux musulmans de se consulter mutuellement, c'est-à-dire de discuter ensemble de leurs affaires:

Ceux qui répondent à l'appel de leur Seigneur, accomplissent la salat, se consultent entre eux à propos de leurs affaires, dépensent de ce que Nous leur attribuons. (Sourate ash-Shura, 38)

Quand l'action est précédée par la consultation, chacun a une chance égale d'exprimer son opinion et donc d'envisager la question selon différentes perspectives. Cela réduit les risques d'erreur et aboutit à une décision agrée de tous et adéquate.

L'aspect le plus important de la consultation est que chaque représentant doit faire de son mieux pour respecter et comprendre les différents points de vue. Leur principal souci est de trouver les bonnes idées plutôt que de savoir qui en est l'auteur. En d'autres termes, l'objectif principal de la consultation est de prendre les décisions qui servent le mieux l'intérêt de la société. La morale islamique demande aux musulmans de ne pas camper sur leurs positions, mais d'adopter l'avis le plus conforme à leur conscience et le plus équitable. Les musulmans doivent éviter de tomber dans l'obstination et l'orgueil qu'implique le fait de penser que "mon avis est le meilleur et doit être reconnu par tous": un tel comportement déplait à Allah. Ils doivent savoir qu'il y a toujours plus savant qu'eux et que ce serait une erreur que de s'obstiner à croire que leurs idées sont les meilleures:

Et au-dessus de tout homme détenant la science il y a un savant [plus docte que lui]. (Sourate Yusuf, 76)


Le principe islamique de la consultation sera essentiel pour l'Union islamique, qui doit être bâtie sur une culture de la libre parole où chacun s'exprime sans crainte ni récrimination, où les droits de tous sont préservés, et où les différents points de vue sont écoutés avec un respect égal. Ainsi, les pays membres développeront des sociétés où chacun respecte l'avis d'autrui, où règne l'équité, la justice et la liberté, où enfin l'oppression et l'injustice sont éradiquées. De telles réalisations permettront au monde islamique de garantir la sécurité et le bien-être des musulmans et deviendront des forces agissantes au service de la culture et la civilisation de notre monde.


Les projets visant "à rendre vert le désert"jouent un rôle important dans le rétablissement économique du monde musulman. Les projets menés en Egypte, en Jordanie et au Maroc se sont avérés positifs. La coopération économique entre les pays musulmans contribuera à l'amélioration des résultats dans des projets similaires.




L'objectif ultime: développer le monde islamique


La dégénérescence et l'effondrement moral des sociétés indifférentes à la moralité religieuse représentent des problèmes majeurs.

Et rappelez-vous quand vous étiez peu nombreux, opprimés sur terre, craignant de vous faire enlever par des gens. Il vous donna asile, vous renforça de Son secours et vous attribua de bonnes choses afin que vous soyez reconnaissants (Sourate al-Anfal, 26)

Un des plus graves problèmes du monde islamique réside dans son sous- développement. Aussi, l'une des priorités de l'Union islamique sera de développer le monde islamique en soutenant les pays les plus pauvres et en résolvant leurs problèmes économiques. On peut y arriver en combattant la pauvreté, —en encourageant de nouveaux investissements, en créant des emplois, —en faisant régner la loi et l'ordre dans toute la société, en supprimant l'injustice économique, en garantissant la justice sociale, en renforçant enfin la coopération et le dialogue au niveau international et régional.

Les problèmes et tensions qui sévissent dans le monde islamique et qui sont dus aux inégalités financières doivent être jugulés. Une union et coopération entre les pays musulmans sur les plans économique, politique et surtout culturel permettront aux pays sous-développés d'avancer rapidement. De plus, ceux qui possèdent déjà les infrastructures nécessaires seront en mesure de maximiser leur productivité. Une union de ce type profitera donc à la croissance économique, au progrès scientifique et au développement technologique.

La croissance économique favorisera les investissements dans les domaines de la science et de la technologie, et les avancées technologiques encourageront en retour la croissance. Le développement économique permettra d'élever le niveau d'éducation et la société se développera sur différents plans. Sous l'égide de l'Union islamique, les individus pourront voyager librement sans être entravés par les visas ou les frontières, et l'établissement d'un système de libre-échange et de libre entreprise mènera le monde islamique vers une croissance et un développement rapides.

Ce développement conduira naturellement à la modernisation du monde islamique qui parviendra ainsi au niveau qu'ont atteint les pays développés. Si les principes économiques de l'Islam diffèrent de l'hédonisme qui imprègne ceux de l'occident, le libre échange est aussi essentiel pour les sociétés islamiques qu'il l'est pour les sociétés occidentales. L'Islam reconnaît le droit de chacun à la propriété individuelle et à la libre entreprise mais la morale de l'Islam assigne aux individus certaines responsabilités pour garantir la justice sociale. Les pauvres ont droit à une part de la fortune des riches, mais cela ne prend pas la forme d'une taxation contraignante. Les riches donnent cette part aux pauvres volontairement, au nom de leurs croyances.


La morale musulmane invite les hommes à éviter le gaspillage et le superflu. Ce principe constitue la clé à l'établissement de la justice sociale dans les sociétés musulmanes. La justice sociale en Islam peut être mise en place par les valeurs morales de la société. Un mode de vie conforme aux valeurs du Coran et l'unité musulmane mèneront le monde musulman vers la prospérité.




La conception islamique de la justice sociale n'est pas garantie par une planification centralisée et contraignante comme le socialisme prétendait le faire, sans y arriver, mais par les valeurs dominantes de la société. La morale islamique interdit aussi aux riches de se complaire dans une consommation frénétique et des dépenses extravagantes.


Madrassa Nadir Divan Begi, 1622, Bukhara, Ouzbekistan.
… afin que cela (le butin) ne circule pas parmi les seuls riches d'entre vous. Prenez ce que le Messager vous donne ; et ce qu'il vous interdit, absentez-vous en ; et craignez Allah car Allah est dur en punition. (Sourate al-Hashr, 7)

Le modèle social matérialiste encourage la consommation, l'égoïsme et l'oppression impitoyable des uns par les autres, ces derniers ayant perdu tout respect et tout sentiment pour leurs concitoyens. Depuis deux cents ans, ce modèle social s'est imposé dans la majeure partie du monde occidental et aboutit à l'érosion des valeurs traditionnelles judéo-chrétiennes. De ce fait, de nombreux pays occidentaux sont obligés de lutter contre l'expansion du trafic de drogue, de la prostitution, de la corruption, des jeux, de l'alcoolisme et du crime organisé.

Plus grave, l'affaiblissement des croyances a provoqué une crise d'identité : les philosophies matérialistes qui affirment que la vie a pour but d'acquérir des biens matériels et de mener une vie de plaisir, ne peuvent satisfaire le besoin de spiritualité des hommes et cela débouche finalement sur le vide d'une existence privée de but. Sous la bannière de la liberté, ses adeptes s'abandonnent à leurs désirs égoïstes.

La morale islamique, de son coté, libère les hommes de tous les soucis et problèmes qui perturbent leurs esprits. Les croyants ne prennent que Allah en considération et ne cherchent qu'à gagner Son agreement. Pleinement conscients de leurs responsabilités envers notre Seigneur, ils vivent conformément à leur conscience à chaque instant, et cela en fait des individus équilibrés, satisfaits de leur situation. Ils apportent à leur environnement une beauté et une bonté. Cette morale libère les hommes des pressions de l'envie, des désirs excessifs, de la peur du futur et de la mort et des autres attitudes et peurs qui sont incompatibles avec la piété. Libérés de ces caractéristiques négatives, ils font l'expérience de la liberté et de la paix qui découlent de la soumission à Allah. Ainsi, le développement et le progrès encouragés par l'Union islamique ne seront pas identiques à ceux proposés par l'occident.

Durant sa phase de développement, l'occident a connu une grande injustice sociale. Par exemple, le moteur du développement aux 18ème et 19ème siècles en Angleterre consistait en une exploitation impitoyable. La classe ouvrière endurait des conditions de vie et de travail terribles. Des enfants à peine âgés de 7 ou 8 ans devaient travailler dans des mines de charbon 16 heures par jour, beaucoup mouraient avant d'avoir 20 ans. Dans les années 1840, l'espérance de vie moyenne des mineurs tomba à 17 ans.16 De l'autre coté, les riches vivaient dans un luxe insolent. Tous les pays industrialisés occidentaux sont passés par ces expériences horribles et ils se sont construits sur l'exploitation et l'oppression de millions de pauvres gens.


Alaadin Caravansérail, 1229, Aksaray, Turquie (en haut à gauche)
Un caravansérail datant du 17ème siècle, Punjab, Inde (en haut à droite)
Sher-Dor et Tilla Kari Madrassa, Samarcande, Ouzbekistan (en bas à gauche)

Ils t'interrogent : "Qu'est-ce qu'on doit dépenser ?". Dis : "Ce que vous dépensez de bien devrait être pour les pères et mère, les proches, les orphelins, les pauvres et les voyageurs indigents. Et tout ce que vous faites de bien, vraiment Allah le sait."
(Sourate al-Baqarah, 215)


Ceux qui dépensent leur biens dans le sentier d'Allah ressemblent à un grain d'où naissent sept épis, à cent grains l'épi. Car Allah multiplie la récompense à qui Il veut et la grâce d'Allah est immense, et Il est omniscient.
(Sourate al-Baqarah, 261)



Le modèle de développement d'une société régie par la morale islamique prendra en compte la justice sociale. L'occident a connu de grandes injustices durant son propre développement parce que ses dirigeants adhéraient à une conception matérialiste et erronée de la nature humaine. La morale islamique en revanche exige des croyants qu'ils soient des entrepreneurs et des pionniers dans tous les domaines, mais aussi qu'ils soient compatissants, altruistes, et justes envers les autres. Pendant l'essor de la civilisation islamique, les musulmans occupaient les premiers rangs de l'économie mondiale et étaient de très grands commerçants. Toutefois, la richesse ainsi obtenue ne restait pas aux mains d'une poignée de privilégiés, mais était répartie entre tous les membres de la société. Il existait des institutions d'aide sociale : des organisations caritatives, des complexes sociaux, des soupes populaires, des caravansérails, des bains et des bibliothèques publics qui montrent que la richesse et culture étaient accessibles à tous. L'Union islamique que nous proposons doit adopter ce modèle de développement. Un autre aspect caractéristique de ce modèle est son ouverture d'esprit. La morale islamique demande aux musulmans d'avoir l'esprit ouvert, ou en d'autres termes, de maintenir le dialogue avec les autres cultures et de profiter de leurs avancées. C'est pour cette raison que les penseurs et savants musulmans ont étudié les travaux des érudits grecs, chinois, romains et indiens, et en ont tiré des connaissances qu'ils ont développées et enrichies en y apportant un regard islamique. Le monde islamique actuel doit étudier les autres cultures, en particulier les cultures occidentales, tirer profit de la somme de connaissances qu'elles ont accumulées et les approfondir pour son bien et celui de toute l'humanité.

Emirats Arabes Unis

Le bon pays, sa végétation pousse avec la grâce de son Seigneur ; quant au mauvais pays, elle ne sort qu'insuffisamment et difficilement. Ainsi déployons-Nous les enseignements pour des gens reconnaissants.
(Sourate al-Araf, 58)


Et Nous n'avons créé les cieux et la terre, et ce qui est entre eux, que pour une juste raison. Et l'Heure arrivera ! Pardonne donc d'un beau pardon.
(Sourate al-Hijr, 85)




En effet, le fait de vouloir isoler le monde islamique des autres cultures et de le confiner à ses frontières ne rendra pas service aux musulmans. La morale islamique exige que la technologie soit utilisée au maximum de son potentiel. Par exemple, les musulmans doivent construire leur propre industrie cinématographique pour enseigner à l'humanité la vertu et la bonté et pour contrebalancer le message des films qui cherchent à imposer leur vision matérialiste. S'il est vrai que certains types d'art exercent des influences négatives, les musulmans doivent proposer une forme d'art plus belle et grandiose. Les gens admirent le caractère imposant, la propreté, le confort, et l'animation des villes, les musulmans doivent donc bâtir des villes meilleures et faire du monde un endroit où il est bon vivre.

Il est certain que les musulmans peuvent édifier une civilisation comparable à la grande civilisation islamique d'autrefois, mais pour ce faire, ils doivent vivre en se conformant aux conceptions esthétiques et artistiques, au sens de l'ouverture d'esprit, de la modération et de la justice propres à la morale coranique. L'art, la culture et la civilisation islamique apporteront la prospérité non seulement aux musulmans mais aussi à toute l'humanité. Les plus grandes librairies, les édifices les plus impressionnants, les rues les plus propres, les routes les plus éclairées, les meilleures écoles, universités, et hôpitaux seront l'œuvre des musulmans et tous y auront accès.


Mosquée Ubudiah en Malaisie

Et si vous comptez les bienfaits d'Allah, vous ne saurez pas les dénombrer. Car Allah est pardonneur et miséricordieux.
(Sourate an-Nahl, 18)


Et Allah sait ce que vous cachez et ce que vous divulguez. Et ceux qu'ils invoquent en dehors d'Allah ne créent rien. Ils sont eux-mêmes créés.
(Sourate an-Nahl, 19-20)




L'essor de la civilisation islamique est possible si cette entreprise est menée par un pouvoir central islamique ; le 21ème siècle sera peut-être un siècle d'illumination pour le monde islamique. A une époque où la mondialisation prend de l'ampleur, les pays musulmans doivent résoudre leurs conflits, lancer des coopérations sur le plan scientifique, technologique et commercial, bref, unir leurs forces pour le bien de tous les musulmans.

Enfin, il faut rappeler que les musulmans ne doivent pas diviser le monde en deux pôles : les "occidentaux"et les "musulmans". Premièrement, la majorité des occidentaux sont des gens du Livre et partagent par conséquent les valeurs religieuses et morales des musulmans. C'est pourquoi plusieurs aspects de la culture occidentale (par exemple, la liberté de croyance, les valeurs démocratiques et familiales) occupent aussi une place centrale dans la morale islamique. D'un autre côté, beaucoup de gens en occident se sont convertis à l'Islam et d'autres continuent à le faire. Si on considère que les valeurs du Coran n'ont pas été correctement exposées en occident, il est réaliste de dire que beaucoup d'autres embrasseront l'Islam. Les musulmans se doivent d'adopter cette attitude envers l'occident et sa culture. Ils doivent aussi se rappeler que certains milieux ont été soumis à l'influence des philosophies matérialistes pendant plus de deux siècles et qu'ils ont encore besoin d'être libérés de leurs préjugés. Telle est la responsabilité des musulmans.

mardi 22 juin 2010

LES ETATS-UNIS. LE MOYEN-ORIENT ET L’UNION ISLAMIQUE


Les attaques du 11 septembre contre le World Trade Center et le Pentagone ont marqué un tournant et le début d'un nouvel ordre mondial. Certains experts prédisaient que cette attaque entraînerait une nouvelle spirale de conflits et violence, tandis qu'une majorité de voix s'élevaient pour appeler l'Amérique à adopter une réponse juste et mesurée.



Au lendemain des attentats, l'Amérique a déclenché une offensive à grande échelle contre le terrorisme.La plupart des pays et organisations internationales ont approuvé cet effort qui consistait à lancer une opération militaire contre le terrorisme et tous les organes qui le soutenaient. A présent, malgré quelques succès partiels, cette guerre n'a pas atteint ses objectifs ni abouti à une victoire décisive.

L'une des principales raisons qui expliquent ces échecs est que la stratégie américaine s'appuie essentiellement sur des opérations militaires, à l'exclusion de toute mesure éducative et culturelle. Des actions militaires, comme le fait d'anéantir les régimes qui soutiennent le terrorisme ne suffisent pas venir à bout de ce dernier car le terrorisme est un problème socio psychologique et idéologique. Une telle stratégie n'aboutit qu'à des tragédies dans lesquelles de nombreux innocents meurent. Elle favorise aussi le radicalisme, lequel va contribuer à renforcer le terrorisme. Seule une guerre intellectuelle peut s'opposer efficacement à la propagande du terrorisme et l'éradiquer. On ne devrait recourir aux opérations militaires que si nécessaire.

C'est pourquoi la guerre contre le terrorisme doit être conduite dans le respect des règles du droit international et en utilisant des méthodes pacifiques, mais efficaces. Toute action qui bafoue la loi et les droits de l'homme, surtout si elle cause la mort de civils, jette une ombre sur cette guerre, même si au départ elle était légitime. Il faut que les autorités américaines gardent ceci à l'esprit quand elles déterminent leur stratégie, car c'est la psychologie et l'idéologie du terrorisme qui doivent être détruites. Le prétendu "terrorisme islamique" que l'on soupçonne d'être responsable des attentats du 11 septembre, nourrit des groupes radicaux qui ont une fausse interprétation du Coran. La morale authentique de l'Islam doit remplacer ces compréhensions erronées de la religion, on doit enseigner aux gens cette morale fondée sur le Coran et non des conceptions fausses qui conduisent au terrorisme.


L'administration Bush a souligné à plusieurs reprises que cette guerre n'était pas menée contre les musulmans, mais contre le terrorisme. Il ne fait pas de doute que le gouvernement américain doit prendre en considération la sensibilité des musulmans dans l'ébauche de ses politiques.
Les efforts de l'Amérique pour résoudre le problème de l'extérieur ne peuvent donc porter leurs fruits. Puisque le problème résulte d'une conception erronée de la morale islamique, la solution doit venir du monde islamique. Les musulmans doivent substituer à ces fausses idées une compréhension correcte des principes islamiques et empêcher ceux qui ont une mauvaise compréhension de l'Islam d'agir en donnant libre cours à leur rage. Ainsi, la politique américaine devrait encourager l'émergence d'une solution venue du monde islamique. Comme nous l'avons dit tout au long du livre, la création de l'Union islamique est la seule solution réaliste au problème.

Il est dans l'intérêt de l'Amérique d'adopter cette approche, sans compter que c'est aussi dans l'intérêt du monde islamique et du monde en général. Ceux qui pensent autrement devraient y réfléchir à deux fois, car ils risquent de plonger le monde dans un bain de sang. Les autorités américaines doivent aussi veiller à ne pas se laisser distraire par de telles représentations qui les amènent à considérer l'Islam comme une religion et une civilisation ennemie. Les gens qui sont à l'origine de ces faussetés sont des stratèges et des idéologues qui désirent voir une guerre sanglante éclater entre l'occident et le monde islamique. Ils font de leur mieux pour présenter les politiques anti-terroristes américaines comme une guerre déclarée à l'Islam. Les déclarations du gouvernement américain, qui rejettent avec bon sens l'idée d'une guerre entre l'occident et l'Islam ont eu des effets positifs ; cependant il faut que la scène internationale perçoive leur efficience sur les politiques américaines menées en pratique.

Comment l'Amérique peut-elle contribuer à faire régner la paix dans le monde?


Paul Wolfowitz, le secrétaire d'état à la défense, est l'un des théoriciens de la "doctrine Bush" développée après le 11 septembre.

Au lendemain du 11 septembre, l'administration Bush a annoncé une nouvelle politique concernant la sécurité nationale et les relations extérieures. Une semaine après les attentats, le Président Bush a révélé les grandes lignes de cette stratégie dans son discours à la nation. Connue sous le nom de "Doctrine Bush", elle proclamait que l'Amérique allait s'engager dans des frappes préventives afin de se défendre. Bien que de telles attaques puissent se justifier parfois, elles annonçaient le début d'une nouvelle ère. Cette stratégie était tributaire de l'état d'esprit qui régnait au lendemain des attaques et des sentiments patriotiques du Président Bush. Certains cercles, ceux des "faucons", ont très vite suggéré que cette politique devait cibler particulièrement le Moyen-Orient et que le pays devait se préparer à une guerre qui pourrait durer 20 ans dans la région. D'autres groupes, moins provocateurs, ont souligné les défauts inhérents à cette approche et déclaré qu'on risquait d'assister à une escalade. Afin d'en examiner les risques potentiels, il est nécessaire de clarifier la signification de l'expression "frappe préventive".

L'Amérique, en tant qu'elle est la seule superpuissance mondiale, défend naturellement ses intérêts politiques et stratégiques dans différentes régions du monde. De plus, les interventions militaires américaines ont parfois des résultats positifs. Par exemple, dans les années 1990s, l'intervention diplomatique et militaire concernant la Serbie, qui avait attaqué la Bosnie-Herzégovine puis le Kosovo, a fortement contribué à stopper l'agression serbe. La question importante ici est de savoir si de telles politiques sont compatibles avec le droit international, si elles sont justes et conciliantes, conformes aux droits de l'homme et si elles protègent en toute équité les droits de chaque groupe.


L'intervention américaine en Bosnie-Herzégovine et au Kosovo a permis de contenir la violence serbe.
Dans les relations internationales, les mesures défensives préventives prises par des pays isolément sont généralement accueillies avec une certaine tolérance. Bien sur, chaque pays veut défendre son existence et son avenir et développe par conséquent des stratégies adéquates. Cependant, cette approche défensive ne doit pas justifier l'ingérence dans les affaires d'un autre pays. La stratégie la plus sûre et la plus efficace à adopter consiste à préserver la paix et le bonheur. Les stratégies pacifiques en effet mènent les gens vers la prospérité et la sécurité, toute tentative visant à mettre en péril la paix et l'ordre s'avère très dangereuse.

Au sein des autorités américaines, ceux qui défendent les frappes préventives proposent une stratégie très risquée qui outrepasse les droits légitimes de tout pays à l'autodéfense. Selon cette vision erronée qui prépare le terrain pour toutes sortes d'attaques, le fait de dire qu'un tel pays ou un autre constitue une menace future est une excuse parfaitement acceptable. Cependant recourir exclusivement à des solutions militaires pour résoudre des conflits est généralement peu concluant, ainsi que l'histoire l'a maintes et maintes fois montré.

Selon cette logique pervertie, les relations internationales ne sont pas régies par le droit mais par le pouvoir. Ces individus voudraient que l'Amérique fasse montre de sa puissance et montrent clairement à ses adversaires qu'elle devient de plus en plus forte. Les faucons de l'administration Bush croient que l'Amérique ne peut maintenir sa supériorité sur le plan militaire que par la guerre et qu'elle doit donc toujours être la première à frapper. Toutefois, tous les membres de l'administration Bush ne partagent pas cette vision. De temps à autre, les faucons s'imposent dans la politique américaine, mais de nombreux bureaucrates et conseillers se prononcent en faveur d'une politique mesurée et pacifique.


Le 20ème siècle a été marqué par des guerres meurtrières ayant terrassé des millions d'individus et provoqué des pertes matérielles lourdes. Avec ce nouveau siècle, l'humanité doit se mettre en quête de solutions pacifiques à ses problèmes.
Tous les pays, et les Etats-Unis en particulier, doivent œuvrer pour la paix et la préserver à tout prix. Les cercles qui défendent "la loi du plus fort" ou pensent que l'usage de la force résout les problèmes proportionnellement à l'usage qui en est fait, conduisent de fait leur pays à une impasse. L'un des risques attachés à cette attitude est l'escalade du terrorisme. De nombreux experts en stratégie soulignent que l'Amérique a commencé à perdre de sa puissance tant sur le plan économique que politique. La puissance militaire américaine a certes ses avantages, mais la menace permanente de la guerre ainsi que l'état d'alerte constante maintenu par les faucons risque de porter un coup sérieux à l'économie.

Par ailleurs, si les Etats-Unis sont toujours en guerre avec un autre pays dans le monde, les gens ne vont plus les considérer comme les champions des droits de l'homme, de la démocratie et de la liberté. Du fait de leurs choix politiques inspirés par les faucons, ils seront plutôt craints que respectés par la communauté internationale. Même s'ils atteignent certains de leurs objectifs militaires, ils devront en assumer les conséquences sur le plan économique et flétriront leur image sur la scène internationale. Cela restreindra alors la portée de leur succès. En vérité, le gouvernement américain ne veut pas se trouver dans cette situation, aussi doit-il se montrer prudent et mesuré quand il prend en compte l'opinion subversive des faucons et s'efforcer de suivre des politiques rationnelles.

De plus, ces cercles devraient s'interroger sur l'exemple qu'ils donnent aux autres pays et évaluer les conséquences qui s'ensuivraient s'ils décidaient de défendre leurs intérêts de la même façon. Il est facile d'imaginer dans quel chaos le monde serait plongé si des pays détenteurs de l'arme nucléaire comme la Russie, la Chine, l'Inde, ou Israël adoptaient cette stratégie des frappes préventives. La simple possibilité qu'un tel scénario se mette en place représente déjà une grande menace.

Il est clair que les Etats-Unis ont le droit de protéger ses intérêts nationaux et de se défendre contre des menaces potentielles. La communauté internationale respecte une telle volonté, surtout depuis la tragédie du 11 septembre. Ce droit, cependant, peut profiter aux Etats-Unis et au reste du monde s'il est appliqué conformément aux lois internationales. Les principaux mécanismes capables d'empêcher cette stratégie de s'abaisser au niveau d'une guerre personnelle sont le droit international et le consensus de la communauté internationale obtenu dans ce cadre. Si ces mécanismes sont ignorés, les défenseurs de cette stratégie conduiront l'Amérique vers une crise et représenteront une menace pour la paix mondiale.


Le fait que la guerre ne soit pas une solution a souvent été exprimé par les citoyens américains et la société civile américaine, comme par exemple le Conseil National Américain des Eglises (American National Council of Churches). De nombreux leaders religieux rappellent que les Américains pieux sont en faveur de la paix.
Les dirigeants de l'église opposés à la guerre en Iraq
Stop à la guerre en Iraq
United for Peace and Justice (Unis pour la paix et la justice) est une ONG utilisant Internet pour appeler à la paix.
Veterans against the Iraq war (Les vétérans opposés à la guerre en Iraq) est une autre ONG anti-guerre.

L'Amérique doit reconsidérer sa position à la lumière des enjeux cités plus haut. La voie qui mène à la paix et à la stabilité dans le monde ne peut être celle de l'agression et de la violence, mais celle du bon sens, de l'équité et de la prudence. La colonne vertébrale de la guerre contre le terrorisme doit consister à soutenir les actions culturelles. Pour vaincre toute idéologie qui considère la violence comme une solution, les relations humaines comme une source de profit personnel, et l'agression comme une méthode légitime, il faut s'attaquer aux conditions qui donnent naissance au terrorisme. Une large adhésion à la morale religieuse, qui prône la tolérance, la conscience, l'amour et la compassion à la différence des idéologies anti-religieuses qui appellent au mal, apportera des remèdes durables contre le terrorisme et à bien d'autres fléaux sociaux.

On peut ainsi mettre en place des programmes culturels adéquats par la coopération des Américains avec des ONG qui travaillent actuellement sur de tels dossiers. Ceci constitue un signe encourageant, sans nul doute, mais pour obtenir des solutions durables, il faut plus d'implication étatique et un élargissement des objectifs visés par ces efforts.

De plus, le gouvernement américain ne doit pas oublier que les principes centraux du Christianisme s'opposent à la guerre et à la haine. Allah interdit aux hommes de semer le chaos ou de mettre en danger la paix et la sécurité. Si l'Amérique respecte les croyances religieuses, elle doit alors devenir un modèle pour tous en apportant paix et sécurité, non en propageant la peur et l'appréhension. Les membres de l'administration Bush qui se sentent obligés de faire état de leur appartenance au Christianisme ne doivent pas oublier que Jésus leur ordonne d'être des ambassadeurs de paix: "Heureux les faiseurs de paix." (Mathieu, 5 : 9)

Les dignitaires religieux américains ont interpellé l'administration Bush sur cette question. Dans une lettre signée par 50 personnalités et adressée au Président Bush dans les jours qui ont précédé l'invasion de l'Iraq, le Conseil National des Eglises (National Council of Churches 'NCC') a émis un message important:

Nous écrivons cette lettre parce que nous craignons que ces mêmes dons si précieux d'Allah souffrent des actions que notre pays envisage de lancer.

Nous, chefs des églises américaines et d'organisations reliées à celles-ci, sommes alarmés par les propos que vous-même et d'autres membres de l'administration avez tenus au sujet d'une action militaire préventive contre l'Iraq motivée par la volonté de détruire le régime de Saddam Hussein. Conscients que M. Hussein constitue une menace pour ses voisins et son propre peuple, nous pensons néanmoins qu'il est injuste et préjudiciable aux intérêts des Etats-Unis d'entreprendre une telle action.
Nous nous opposons pour des raisons morales à l'idée que les Etats-Unis se lance dans une action militaire contre l'Iraq… Une action militaire contre le gouvernement de Saddam Hussein pourrait avoir pour conséquence qu'un grand nombre de civils soient tués ou blessés et accroître encore les souffrances de milliers d'innocents.

Non, mais quiconque soumet à Allah son être tout en faisant le bien, aura sa rétribution auprès de son Seigneur. Pour eux, nulle crainte, et ils ne seront point attristés.
(Sourate al-Baqarah, 112)

A chacun une orientation vers laquelle il se tourne. Rivalisez donc dans les bonnes ouvres. Où que vous soyez, Allah vous ramènera tous vers Lui, car Allah est, certes omnipotent.
(Sourate al-Baqarah, 148)
En tant que dignataires religieux chrétiens responsables de millions de citoyens américains, nous attendons de notre gouvernement qu'il reflète les valeurs et la moralité qui nous sont chères: chercher la paix et non la guerre, travailler avec la communauté des nations, ne pas abattre des gouvernements par la force ; respecter le droit et les traités internationaux tout en attachant le plus grand prix à la vie humaine.25

Les ravages causés par la guerre

La guerre est un fléau qui amène toujours douleurs et larmes aux deux parties belligérantes et cause de terribles pertes. La morale religieuse demande aux hommes de résoudre leurs litiges pacifiquement en encourageant la réconciliation. Ceux qui vivent selon les préceptes de cette morale s'abstiennent de développer des sentiments nuisibles comme la haine, l'esprit de vengeance et la colère. Ils adoptent plutôt une position caractérisée par la tolérance et la miséricorde. Quand les hommes s'éloignent de la morale religieuse, ils favorisent la création d'un environnement propice aux conflits. Ainsi, les deux guerres mondiales ont été suscitées par des idéologies anti-religieuses. La Première Guerre Mondiale a étendu ses ravages de l'Europe au Moyen-Orient et tué plus de 10 millions d'hommes, tandis que la Seconde Guerre Mondiale, qui, comme la première, n'avait aucune justification valable, a fini dans un horrible bain de sang qui a coûté la vie à 55 millions d'êtres humains. Les survivants ont été les témoins de spectacles d'une cruauté rarement égalée, des millions d'innocents ont péri dans les camps de concentration.

Il est triste de constater que ces deux guerres et les ravages qui en ont résulté n'ont pas suffi à convaincre un grand nombre de gens de l'horrible fléau que représente la guerre. La Seconde Guerre Mondiale n'a pas mis un terme aux guerres et conflits, au contraire, de nouveaux ont éclaté aux quatre coins du globe, les tueries ont continué et les ambitions politiques d'un petit nombre d'individus ont tué de millions de gens, en handicapé encore des millions d'autres, rasé des villes entières et complètement dévasté certains pays. Les guerres ont aussi causé de graves préjudices aux survivants sur le plan psychologique et ruiné le bien-être spirituel de toute une génération. Par leur faute, des personnes se trouvent victimes de crises de panique, ont des tremblements convulsifs ou sont envahies par la peur dès qu'elles entendent le mot "bombe" ou voient un uniforme. Certaines sont restées schizophrènes pendant des années à cause de la terreur qu'elles avaient connue, d'autres n'ont pas su se réadapter à la vie en société.


Et ne semez pas la corruption sur la terre après qu'elle ait été réformée.
(Sourate al-Araf, 56)

Les deux guerres mondiales causèrent de grandes destructions et la mort de millions de personnes. L'humanité a eu besoin d'une longue période pour soigner ses blessures.




Ceux qui croient que la guerre peut résoudre les problèmes vouent une foi exclusive aux solutions militaires. Ces individus qui envisagent le déclenchement de nouvelles guerres, notamment au Moyen-Orient, doivent se rappeler des tragédies humaines du passé et abandonner des plans si dangereux. Le coût de l'invasion de l'Iraq révèle un autre aspect de ces affaires.

Réflexions sur les coûts de la guerre en Iraq

De nombreuses études statistiques menées en Amérique sur les coûts de la guerre en Iraq montrent qu'en plus des coûts directs, il y en a d'autres qui méritent d'être pris en considération. Par exemple, l'étude faite par le sénateur Joseph Biden, président du Comité américain des Affaires étrangères estime ce coût à 100 milliards de dollars. Biden a également affirmé qu'il faudrait 50 milliards de plus pour reconstruire l'Iraq, et que le coût total de la guerre serait donc plus proche de 150 milliards. A présent, il semble que l'invasion a été un succès et que l'on a réussi à rester dans le cadre fixé par les estimations. Cependant, cela n'effacera pas les tragédies qui ont marqué le déroulement de la guerre, et cela ne justifie pas qu'on utilise ces ressources pour la guerre au lieu de les mettre au service de la prospérité du peuple américain.


Les coûts économiques d'une guerre en Iraq
L'objectif est Bagdad, mais à quel prix
Le coût de l'invasion de l'Iraq était au cœur du débat avant et après la guerre.

Pour les faucons de l'administration Bush, une facture de 100 milliards de dollars ne représente pas grand-chose. Pourtant c'est trois fois plus que le budget consacré à l'éducation des enfants âgés de 0 à 12 ans, quatre fois plus que le budget national consacré aux relations extérieures ; une telle somme pourrait couvrir les dépenses de santé de tous les jeunes Américains ne possédant pas d'assurance santé pendant 5 ans. Voilà qui donne à réfléchir: cette somme sert à financer une invasion qui coûte la vie à des milliers de gens alors qu'elle pourrait servir à améliorer le niveau de vie de tous les Américains. Par ailleurs, comme ces estimations ont été calculées sur la base de conditions idéales, de nombreux militaires retraités et experts de la défense disent que les coûts vont augmenter si on prend en compte les risques potentiels qui peuvent se manifester après l'invasion. Les guerres menées par l'Amérique dans le passé montre que le coût final de ces conflits dépassaient de loin le montant prévu. Par exemple, le Secrétaire au Trésor du cabinet de Lincoln estimait que le coût de la guerre civile pour le nord s'élèverait à 240 million de dollars, en réalité, il fut 13 fois plus élevé (3.2 milliards). Dans le budget de 1966, 10 milliards de dollars avaient été prévu pour la guerre du Vietnam, dont on pensait qu'elle s'achèverait à la fin de l'été 1967. Mais la guerre dura jusqu'en 1973, et son coût direct se situe entre 110 et 150 milliards de dollars.26 De plus, 47.000 soldats américains sont morts sur le front, 11.000 dans des circonstances diverses, et 303.000 au total ont été blessés. Plus d'1 million de civils vietnamiens ont perdu la vie, 225.000 soldats ont été tués et 570.000 blessés.27


L'Union islamique constituera une avancée considérable vers la paix mondiale. Grâce à cette unité, les problèmes seront résolus rapidement et pacifiquement.

Allah appelle à la demeure de la paix et guide qui Il veut vers un droit chemin.
(Sourate Yunus, 25)

Ces exemples montrent que le coût de la guerre peut devenir une spirale qui échappe à tout contrôle quand les choses ne se passent pas comme prévu. Par conséquent on doit empêcher le déclenchement de nouvelles guerres et invasions car les pertes humaines et financières peuvent augmenter de façon dramatique pour les deux parties. De plus, on ne peut créer un ordre démocratique, pacifique et modéré dans le Moyen-Orient en utilisant la voie de la guerre ainsi que l'administration Bush cherche à le faire. Même si l'on obtient un succès sur le plan militaire, il est quasi impossible de maintenir un ordre et une paix durable de cette façon. Gagner une guerre sur le champ de bataille ne suffit pas forcément à contrôler et gouverner une région. Ce qui se passe généralement après une invasion en est une très bonne preuve.

Le Moyen-Orient se trouve dans un équilibre précaire. L'histoire montre qu'il est hautement improbable que des puissances étrangères réussissent à maintenir cet équilibre de façon juste et équitable ou parviennent à instaurer un ordre acceptable pour toute la région dans sa grande diversité. Seul un pouvoir qui partage avec la région la même culture et civilisation en est capable. Il doit s'agir d'une autorité centrale qui fédère tous les pays musulmans, une entité qui reflète et représente leur volonté. Ce sera l'Union islamique qui résoudra non seulement les problèmes du Moyen-Orient, mais aussi tous les litiges qui opposent l'occident au monde islamique. Par conséquent, l'occident, et plus particulièrement, l'Amérique, doit encourager la création de l'Union islamique qui réunira tous les pays musulmans dans une même entité pacifique, tolérante et constructive et coopérera avec lui. Ainsi, l'Amérique aura en face d'elle une organisation politique fiable avec laquelle elle pourra dialoguer et collaborer, qui s'étendra du Maroc à l'Indonésie.

De nombreux experts en stratégies et penseurs américains ont souligné ce point ; William Nordhaus, économiste renommé et professeur à l'Université de Yale, déclare dans la rubrique "conclusions et suggestions" de son rapport intitulé "Les conséquences économiques de la guerre en Iraq":

D'un point de vue politique, les actions unilatérales, en particulier celles qui sont décidées sans le soutien du monde islamique, risquent de radicaliser les modérés et de galvaniser les radicaux… dans ces pays.28


Les tableaux révèlent les pertes subies par les Etats-Unis au cours des grandes guerres auxquelles ils ont participé.







Qui est à l'origine de l'invasion?


Bien que le pétrole semble être la motivation de la guerre en Iraq, les chercheurs prétendent que des raisons très différentes justifient cette attaque.

Il est intéressant de se demander pourquoi l'Amérique a envahi l'Iraq alors qu'il était évident qu'un tel acte aurait un impact négatif. De nombreux experts pensent que cette invasion a été planifiée bien avant le 11 septembre et l'on commence à entendre des rumeurs suspicieuses à l'égard des affirmations de l'administration Bush qui prétendait que l'Iraq possédait et projetait d'utiliser des armes de destruction massive.

Cette opération militaire fait partie de la nouvelle stratégie des Etats-Unis au Moyen-Orient. Ceux qui l'ont élaborée avaient déjà décidé en 1997 que l'Amérique devait s'attaquer à Saddam et renverser son régime. Les premiers signes sont apparus en 1997, quand un groupe d'experts à Washington, sous l'influence du lobby israélien, a créé le Projet pour le Nouveau Siècle Américain (PNAC), un groupe de pensée qui a pour but de défendre l'occupation de l'Iraq. A la tête du PNAC, appelés à devenir les membres les plus influents de l'administration George W. Bush, il y avait le Secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld et le Vice-Président Dick Cheney. Même s'ils avaient prévu à l'origine de créer un ordre mondial stable sous l'égide de l'Amérique, ils ont acquis ensuite la conviction, aidés en cela par le lobby israélien, qu'une guerre au Moyen-Orient était nécessaire. S'ils avaient fait une évaluation plus juste de la situation, ils auraient compris qu'une telle croyance était erronée. Si leur objectif était d'instaurer un ordre stable, il est évident que cette guerre n'apportera jamais la stabilité et l'ordre. Au contraire, elle détruit l'ordre existent et n'engendre que la ruine. C'est un fait, établi par l'histoire, qu'on ne peut atteindre la stabilité qu'en préservant la paix.

Un article intitulé "L'invasion de l'Iraq n'est pas une idée neuve pour Bush : 4 ans avant le 11 septembre, le plan était déjà établi" et paru dans le Philadelphia Daily News sous la plume de William Bunch affirmait ceci :

Mais en réalité, Rumsfeld, le vice-président Dick Cheney et un petit groupe d'idéologues conservateurs ont commencé à envisager une invasion américaine en Iraq dès 1997, presque quatre ans avant les attaques du 11 septembre et trois ans avant que Bush ne devienne président.

Un obscure groupuscule de droite dont le nom déjà est de mauvais augure, le Projet pour le Nouveau Siècle Américain ou PNAC, et qui est lié à Cheney, Rumsfeld, Paul Wolfowitz et Jeb Bush, le frère du futur président, a même incité le président Clinton à envahir à nouveau l'Iraq en janvier 1998.

"Nous vous prions instamment… d'énoncer une nouvelle stratégie qui protègera les intérêts des Etats-Unis ainsi que nos amis et alliés à travers le monde." dit la lettre adressée à Clinton, signée par Rumsfeld, Wolfowitz et d'autres. "Cette stratégie doit viser avant tout à renverser le régime de Saddam Hussein".29

Mais pourquoi les membres du PNAC tiennent-ils tant à renverser le régime de Saddam ? L'article continue ainsi :

Même si le pétrole est une question qui sert de toile de fond aux déclarations du PNAC quant à la politique à mener en Iraq, il semblerait qu'il n'en est pas la force motrice. [Ian] Lustick, [professeur de science politique à l'Université de Pennsylvanie et expert du Moyen-Orient], bien qu'adversaire de la politique de Bush, affirme que le pétrole est considéré par les partisans de la guerre avant tout comme un moyen de financer les coûts importants de l'intervention militaire.

"Je suis du Texas, et tous les industriels du pétrole que je connais sont hostiles à une action militaire en Iraq," a dit Schmitt, membre du PNAC. "Le marché du pétrole n'a pas besoin de perturbations."

Lustick pense que les motivations les plus profondes de cette guerre sont à chercher du coté d'Israël. Selon lui, les faucons de l'administration Bush croient qu'une démonstration de force en Iraq pourrait quelque part convaincre les Palestiniens d'accepter un plan de paix dont les clauses seraient favorables à Israel.30


Est-ce bénéfique aux juifs?
La guerre à qui?
Culpabilité juive
Les juifs et la guerre
La lien entre le groupe pro-guerre et Israël souleva de vives débats aux Etats-Unis. L'article de Patrick Buchanan "La guerre de qui ?" fournit des informations parues dans les médias sur la question. "Est-elle bonne pour les juifs ?", un article paru dans le New York Times, discute les bénéfices qu'Israël tirera de l'invasion de l'Iraq. Les deux articles de National Review rappelaient néanmoins que tous les juifs n'étaient pas favorables à la guerre.

En bref, Israël et ses alliés américains sont les véritables artisans de l'invasion. A ce niveau, il est une fois de plus évident qu'Israël influe fortement la politique américaine au Moyen-Orient. Certains sionistes radicaux qui agissent au nom des intérêts d'Israël exercent une grande influence sur les mécanismes de prise de décision et savent convaincre Washington d'agir selon la stratégie d'Israël au Moyen-Orient. De plus, ils prétendent ce faisant que les intérêts de l'Amérique et d'Israël sont identiques, malgré le fait que les intérêts américains au Moyen-Orient ne sont pas compatibles avec le soutien des sionistes radicaux en Israël. En agissant ainsi, les Etats-Unis ne font que s'opposer à l'ensemble du monde arabe. Ils serviraient bien mieux leurs intérêts en jouant un rôle de médiateur équitable, en incitant Israël à se montrer plus modéré et à faire la paix avec les Arabes.

On retrouve déjà cette influence israélienne au stade de élaboration du plan d'invasion. Le lobby juif a fait en sorte d'orienter les experts en stratégie qui allait être amenés à jouer un rôle décisif dans l'administration Bush vers l'idée qu'il était "nécessaire" d'envahir l'Iraq. Cependant, cette guerre a créé de nouvelles tensions dans la région et généré une intervention militaire qui est à l'origine de la mort de nombreux civils iraqiens.

Même si ces experts ont sans cesse les intérêts américains à la bouche, ils ne font en réalité que defendre les intérêts israéliens, car il n'est pas dans l'intérêt des Etats-Unis d'affronter l'ensemble du Moyen-Orient, d'offenser et d'aliéner ses habitants. L'Amérique n'a pas d'idéologie ou de stratégie anti-islamique ainsi que l'affirment certains. Comme nous l'avons dit auparavant, elle a été l'un des plus grands alliés des musulmans des Balkans (Bosniaques, Kosovars et Macédoniens), qui ont subi pendant les années 1990 un traitement cruel de la part des Serbes. La seule ligne de front américaine qui ait un impact négatif sur les populations musulmanes se situe au Moyen-Orient, à cause de certains officiels qui, sous l'influence du lobby israélien hautement puissant, prennent une position pro-israélienne dans la politique étrangère. Une fois qu'on les aura empêchés d'exercer une telle manipulation et qu'ils gèreront la situation au Moyen-Orient sans partialité, on pourra mettre en place des politiques plus justes.
La Palestine doit être une terre où juifs, chrétiens et musulmans vivent ensemble dans la paix. Il est possible de rétablir la sécurité ayant existé autrefois en Palestine quand elle était sous l'autorité musulmane.

Voila ce qui explique la stratégie américaine visant la réorganisation du Moyen-Orient et lancée par l'administration Bush après le 11 septembre. Les extrémistes israéliens, jouant sur cette peur durablement ancrée de la destruction d'Israël, cherchent depuis longtemps à réorganiser le Moyen-Orient pour en faire une région plus sure et mieux contrôlable pour Israël. Gardant cet objectif en tête ils ont exercé leur influence sur les Etats-Unis et manipulé la politique américaine au Moyen-Orient pendant des décennies.

En vérité, il n'est pas dans l'intérêt d'Israël non plus d'entrer en conflit avec le monde islamique. Les juifs, les chrétiens et les musulmans ont le droit de s'adonner à leurs cultes comme ils le souhaitent dans ces pays, mais la politique israélienne opprime les musulmans et préoccupent les chrétiens et même les juifs. Il vaudrait bien mieux pour les israéliens et les autres habitants du Moyen-Orient qu'Israël se retire des territoires occupés et instaure une paix réelle au lieu d'être dans un état de guerre permanent avec le reste du Moyen-Orient. Cette atmosphère belliqueuse porte inévitablement préjudice à Israël, car il devient la cible du radicalisme que ses propres politiques ont suscité. Dès lors, les civils israéliens sont exposés aux attaques et vivent dans une peur constante. Il est donc nécessaire, au nom de la sécurité de ces 4.5 millions de citoyens israéliens de combattre sur le plan intellectuel la pensée sioniste qui souhaite encourager la guerre dans le Moyen-Orient et favoriser un choc des civilisations.

Le sionisme radical, qui est une idéologie raciste, chauvine et oppressive, veut obliger les résidents non juifs de Palestine à partir et est prête même à les tuer au nom de l'Etat d'Israël. Cependant l'ignorance et la désinformation soigneusement entretenues empêchent aussi bien les chrétiens que les juifs de connaître la vérité au sujet du sionisme radical. Il incombe à toute personne œvrant pour la paix de révéler le danger des vues radicales pour l'humanité. Les juifs dont la croyance est authentique, ainsi que les chrétiens et les musulmans doués de conscience doivent s'unir pour inviter tous les hommes à suivre le droit chemin. Quand les gens sauront la vérité au sujet de cette idéologie fasciste, oppressive et darwiniste connue sous le nom de sionisme radical, on pourra enfin éradiquer cet obstacle qui s'oppose au règne de la paix dans le monde et les gens qui prônent actuellement l'usage de la violence deviendront des défenseurs de la paix.



Démocratie préemptive pour l'Iraq
Des millions des personnes, une voix contre la guerre
3000 juifs et Arabes manifestent à Tel Aviv contre la guerre en Iraq
Pourquoi les juifs devraient-ils s'opposer à la guerre en Iraq? L'obligation juive à l'heure qu'il est

Aussi bien en Israël ou aux Etats-Unis, de nombreux juifs défendent la coexistence pacifique avec les musulmans, à condition que les deux parties fassent des sacrifices en vue de la paix. Les juifs en faveur de la paix critiquent sévèrement la politique de violence israélienne contre les Palestiniens ainsi que la guerre en Iraq. Sur son site web, Tikkun, une organisation juive aux Etats-Unis, révèle les gaffes de l'action militaire préventive. Informations à propos des manifestations anti-guerre à Tel-Aviv auxquelles ont participé juifs et arabes (en haut à gauche).
Un article de Rabbi Arthur Waskow, "Pourquoi les juifs devraient s'opposer à la guerre en Iraq" souligne que le Judaïsme récuse toute sorte de violence et de belligérance.




Les dignitaires juifs appellent à un jeûne pour la paix



Les juifs disent: pas de guerre… pourquoi ?

Nous appelons les Américains à jeûner, à réfléchir, à chercher une paix plus vraie, à prier

Cette publicité préparée par le groupe Shalom explique pourquoi les juifs religieux sincères doivent s'opposer à la guerre.
En dessous, le légende dit : "Jeûner pour la paix."
Rabbi Waskow (en bas à gauche)

Depuis le début de la crise iraqienne, des chefs religieux du monde entier ont fait des efforts sincères pour sauver la paix. C'est le cas du rabbin Waskow, l'un des dirigeants de l'organisation pacifique Shalom, laquelle appelle les gens à jeûner pour la paix. De nombreux chefs religieux de confessions diverses s'y sont associés, prouvant une fois de plus que le Judaïsme, le Christianisme et l'Islam sont tous opposés à la guerre :

"Nous invitons les Américains à jeûner :

Pour réfléchir, chercher une paix plus juste, prier

Au nom d'Allah de compassion, qui nous commande de rechercher la paix et la justice…

Allah nous invite tous à chercher et rechercher la paix.

Mais c'est avec une grande inquiétude que nous voyons approcher le risque que ni le gouvernement iraqien ni le gouvernement des Etats-Unis ne fasse de cette invitation sa priorité…

Allah nous invite à aimer nos voisins comme nous-mêmes, à aimer l'inconnu et l'étranger, à ne pas faire à autrui ce qu'on détesterait subir soi-même…

Allah nous invite à nourrir l'affamé, à donner refuge au sans-logis, à habiller l'homme nu, à soigner la terre, à libérer l'âme et l'esprit.

Allah nous invite à réfléchir, à penser, sentir et prier avant d'agir.

Mais nous voyons, alors que rien n'indique un danger imminent, que notre gouvernement se précipite dans une guerre qui risque d'apporter la mort dans de nombreuses familles, aux nôtres mais aussi à celles qui vivent dans un autre pays. Une guerre qui peut plonger dans la rage et la destruction toute une partie du monde, une région à laquelle toutes nos traditions tiennent particulièrement…

En cet instant de grand danger, nous nous tournons vers Allah…"31

La véritable idéologie de Saddam Hussein


Saddam Hussein fut l'un des dirigeants arabes trompés par le "socialisme arabe" ayant envahi le monde arabe dans les années 60.

Dès le premier jour de l'invasion en Iraq, le principal but affiché était de faire tomber le régime de Saddam. Une telle stratégie, sans tenir compte des justifications avancées, ne peut être menée à bien par des moyens purement militaires. Les pertes humaines qui ont marqué le déroulement de l'invasion montre que c'était un mauvais choix, qu'on aurait jamais du choisir cette option. Cependant, il est clair que Saddam était un dictateur qui causait du tort à la région et dont il fallait renverser le régime.


L'idéologie radicale Ba'th poussa Sadam Hussein à adopter une politique cruelle même à l'égard de ses propres citoyens. Désormais, une lutte culturelle doit être entreprise pour éliminer définitivement les effets nocifs de cette idéologie.

Saddam Hussein est l'une de ces nombreuses personnes qui dans les années 1960, se sont laissées égarer par le socialisme arabe qui se répandait à travers le monde arabe à cette époque. Le socialisme arabe a fusionné avec un fascisme radical dont le programme fanatique, tiers-mondiste et gauchiste avait le soutien des Soviétiques. La vision du monde des socialistes arabes porte l'estampille du stalinisme, la version soviétique du communisme : ils ont élaboré des politiques agressives, oppressives et provocantes. Saddam était un militant de premier plan du parti Baas (Hizb Al-Ba`th), qui était l'incarnation en Iraq de cette idéologie fallacieuse. Dans sa jeunesse, il organisa et mit sur pied des attaques dirigées contre des organisations politiques et des individus opposés au mouvement Ba`th avec le groupe terroriste Jihaz Hanin (l'Appareil des Aspirations). Après le premier coup d'Etat des Ba`thistes, il fut placé à la tête d'un service chargé de mener des interrogatoires qui soumettait ses victimes à d'horribles tortures. On sait que Saddam imagina même de nouvelles techniques dans ce domaine.

Sous l'influence de l'idéologie staliniste à laquelle il croyait avec ferveur, il devint un dictateur redoutable et impitoyable connu pour sa cruauté. En 1980, il déclencha une guerre sanglante contre l'Iran qui dura 8 ans; deux ans après la fin de cette tragédie, il envahissait le Kuwait. Il se montrait violent avec tous les groupes et individus de son peuple qu'il considérait comme représentant des menaces potentielles, comme le montre les attaques à l'arme chimique qu'il a lancées sur le village kurde de Halabja (au nord de l'Iraq): 5000 innocents ont ainsi été tués. Et ce n'est là qu'un exemple des crimes contre l'humanité qui ont été perpétré sous son régime.

Tout ceci montre clairement que Saddam n'était pas fait pour gouverner l'Iraq. Les gens attendent de leur dirigeant qu'il leur apporte la paix, la sécurité, le bonheur et la prospérité, et aussi qu'il assure la paix et la stabilité à leurs voisins et plus généralement au reste du monde.

Maintenant que Saddam et son régime ont été renversés, les stratégies à adopter après la phase d'invasion sont d'une importance cruciale. Il ne suffit pas de décrire Saddam comme un tyran pour qu'une paix durable s'installe au Moyen-Orient. Ce qu'il faut, c'est analyser les facteurs et idéologies qui l'ont guidé sur le chemin de la tyrannie. Saddam est devenu un dictateur cruel à cause de l'idéologie ba`thiste et de cette culture fasciste qui voulait résoudre tous les problèmes par la force, voire le carnage. On a besoin de mettre en place des campagnes éducatives et des politiques éclairées pour purifier le monde arabe de cette idéologie et de cette culture, qui doivent céder la place à une génération de gens civilisés, compatissants, bienveillants, ainsi que le recommande la morale islamique. Dans une société qui applique cette morale, on ne rencontrera pas ce genre de problèmes.

Il ne faut pas oublier que cette idéologie et culture n'existe pas seulement à Bagdad, mais aussi dans bien d'autres régions—où elle prend souvent le masque de la religion. Le remède à ce mal consiste à parler aux gens de la vraie morale religieuse de façon efficace.

Instaurer la loi et l'ordre



Pourquoi la Syrie est-elle la nouvelle cible des Etats-Unis ?
Le nouvel ordre économique et l'âge de pierre
La nouvelle cible d'Israël: la Syrie
Viser la Syrie?
Haig: Viser ensuite la Syrie, pas l'Iraq
Certains cercles dans le gouvernement américain cherchent à mettre en place la stabilité et l'ordre au Moyen-Orient par la guerre. Si leurs politiques étaient suivies, les guerres se succéderaient et l'objectif sécuritaire mènera la région entière vers la guerre. Cependant, l'établissement de l'Union islamique éliminerait la possibilité de guerre et établirait un ordre permanent.

Il est fort probable que l'invasion de l'Iraq va causer une instabilité à grande échelle et prolongée dans le Moyen-Orient. Il apparaît clairement que les cercles d'influence de la politique américaine essaient de réorganiser tout le Moyen-Orient, voire le Caucase et l'Asie du Sud-Ouest, et ce, par la guerre si nécessaire. Certains membres de l'administration Bush expriment l'idée que "l'Amérique pourrait mener des actions contre '40-50 Etats'", et c'est dans cette perspective qu'ils divulguent de tels plans.32 Irving Kristol, un participant du PNAC soutient que "c'est toujours bon signe quand les Américains sont prêts à aller en guerre",33 ce qui est un autre exemple de cette mentalité. Tout cela signifie que même ceux qui conçoivent ces projets ne vivront probablement pas assez longtemps pour voir la fin de cet état de guerre permanente.

Cet état de guerre, qui va entraîner le monde dans la douleur et la destruction, va bouleverser l'ordre mondial et profondément affecter les populations de la région et l'humanité toute entière. Comme nous l'avons indiqué plus haut, l'Amérique et tous les autres nations ont le droit de protéger leurs intérêts nationaux et prendre des précautions contre les situations qui menacent leur sécurité. Cependant comme toutes les nations, l'Amérique, en tant que seule superpuissance, se doit d'user de ce droit pour assurer l'ordre et la paix dans le monde. Les stratégies de sécurité nationale de tous les pays, en particulier de l'Amérique, doivent se conformer au droit international dans le but d'empêcher des actions arbitraires. Ainsi, quand des questions comme le terrorisme menacent la sécurité mondiale, la coopération multilatérale et les alliances internationales augmentent les chances de paix. Réduire les tensions et résoudre les conflits en soutenant des forces modérées et démocratiques, au lieu d'essayer d'éradiquer la violence par la violence, telle doit être la démarche à suivre. Si nous voulons faire du 21ème siècle celui où la prospérité et la sécurité des peuples sont garanties, les dirigeants doivent abandonner toute ambition de créer un ordre mondial dans lequel, seuls les puissants gouvernent et ont des droits moyennant un état de guerre permanent.

Aussi bien les Etats-Unis et les autres nations de l'occident que les pays musulmans veulent voir disparaître les menaces potentielles contre la paix mondiale, souhaitent une stabilité économique, aspirent à des régimes démocratiques renforcés, demandent la fin des abus sur les droits de l'homme, cherchent à éradiquer toute forme de tyrannie, et recherchent une meilleure qualité de vie et un partage équitable des ressources naturelles du monde. Certains experts en stratégie décrivent les musulmans comme les cibles désignées, ce qui, en plus de heurter le monde islamique tout entier, s'avère également une stratégie mauvaise et dangereuse. Les gens qui interprètent la religion de manière erronée sont prédisposés aux mythes et à de fausses croyances et deviennent extrémistes en agissant à contre-courant de la religion. De telles personnes, que l'on peut retrouver chez les musulmans, les juifs et les chrétiens, constituent un grand danger pour la paix mondiale. Il n'est possible d'éliminer ce danger qu'en empêchant l'extrémisme et en formant des alliances avec tous les peuples modérés, pacifiques, civilisés et sincères en religion. Seules de telles alliances peuvent affaiblir l'influence de ceux qui présentent la guerre comme unique option et croient, à tort, qu'elle garantit la sécurité. Ainsi, l'on pourra éviter les effusions de sang, les pleurs, et les pertes économiques.


Allah appelle à la demeure de la paix et guide qui Il veut vers un droit chemin. (Sourate Yunus, 25)

Pour créer cette alliance, les occidentaux doivent abandonner leurs préjugés, arriver à une véritable connaissance et compréhension du monde islamique, et élaborer des politiques communes qui pourraient aider à développer ce dernier. Les différentes parties peuvent éradiquer les incompréhensions mutuelles par le biais de programmes éducatifs et culturels, car le radicalisme n'a d'autre source que l'ignorance. Tandis que ces projets éducatifs permettront à l'occident de mieux comprendre l'Islam, les mythes et les fausses croyances ancrés dans le monde islamique seront abolis de sorte que la tolérance et la compréhension mutuelles puissent s'installer. La haine, la colère, la malice seront remplacées par la paix, la tolérance et la sécurité. La culture résultant de la coexistence pacifique favorisera la paix entre les différentes civilisations ainsi qu'une sympathie culturelle, l'interaction encouragera les progrès sociaux, contrairement aux prétentions de ceux qui soutiennent la thèse de guerre des civilisations.

Il est clair que le monde islamique a autant besoin que l'occident d'une culture de tolérance. De temps en temps, certains musulmans sont sous l'influence d'une vision bigote qui les rend hostiles aux personnes d'autres religions ou groupes ethniques même si c'est contraire à la morale du Coran. A travers l'histoire, les sociétés islamiques ont été des foyers de justice et de tolérance, particulièrement au temps du Prophète (pbsl). Depuis ce temps, l'histoire regorge d'exemples de chrétiens et de juifs cherchant refuge en terres musulmanes, connues pour leur compassion et leur protection. Gardant cela à l'esprit, particulièrement à une époque où la paix est plus que jamais nécessaire, les musulmans doivent développer des modèles exemplaires basés sur les valeurs de la Sunna prophétique et du Coran. Ces modèles développeront les valeurs centrales du monde islamique et réfuteront les prétentions de toutes les puissances étrangères qui déclarent qu'elles vont apporter la stabilité et la démocratie dans le monde islamique. Ce sera plutôt à l'Union islamique de montrer la voie.

Les musulmans et les gens du Livre

Dans le Coran, Allah appelle les juifs et les chrétiens les "gens du Livre" et révèle en détail comment les musulmans doivent interagir avec eux. Depuis la naissance de l'Islam, la tolérance et la compréhension mutuelle entre les musulmans et les gens du Livre ont toujours été très bonnes, car même si leurs livres saints et certaines de leurs croyances ont été altérées, il n'en reste pas moins des valeurs et concepts moraux basés sur la révélation divine. Allah encourage dans le Coran des relations civilisées et respectueuses entre les musulmans et les gens du Livre:

… Vous est permise la nourriture des gens du Livre, et votre propre nourriture leur est permise. (Vous sont permises) les femmes vertueuses d'entre les croyantes, et les femmes vertueuses d'entre les gens qui ont reçu le Livre avant vous, si vous leur donnez leur mahr, avec contrat de mariage, non en débauchés ni en preneurs d'amantes… (Sourate al-Maidah, 5)

Et ne discutez que de la meilleure façon avec les gens du Livre, sauf ceux d'entre eux qui sont injustes. Et dites : "Nous croyons en ce qu'on a fait descendre vers nous et descendre vers vous, tandis que notre Allah et votre Allah est le même, et c'est à Lui que nous nous soumettons."
(Sourate al-Ankabut, 46)

Ces règles montrent qu'il est possible pour les personnes appartenant à ces trois communautés religieuses d'avoir des relations amicales et de bon voisinage, des liens familiaux et d'accepter des invitations mutuelles pour partager un repas.

Notre Prophète (pbsl), a toujours été juste et compatissant à l'égard des juifs et des chrétiens et a cherché à instaurer une atmosphère de tolérance mutuelle et d'amour entre les membres de ces religions révélées. Durant sa vie, il a signé des accords et donné l'assurance que les chrétiens et les juifs pouvaient pratiquer leur religion en toute liberté et continuer leur existence dans des communautés autonomes. Dans les premières années de l'Islam, certains musulmans qui subissaient l'oppression et la cruauté des Mecquois ont cherché refuge auprès du Négus, le roi chrétien d'Ethiopie, avec la bénédiction du Prophète (pbsl). D'autre part, les croyants qui avaient migré vers Médine avec lui développèrent un modèle de coexistence qui fut un exemple pour toutes les générations à venir. Pendant la période de l'expansion islamique cette attitude s'est inscrite dans l'histoire comme un exemple de la tolérance et de la justice des musulmans envers les juifs et les chrétiens.

Par exemple, le texte d'un accord dicté par notre Prophète (pbsl) et écrit par le chrétien Ibn Harris b. Ka'b et ses compères stipulait que: "La religion, les églises, la vie et la vertu de tous les chrétiens vivant dans l'est et l'ouest sont sous la protection d'Allah, du prophète et des croyants. Aucun de ceux qui vivent leur chrétienté ne sera forcé à se tourner vers l'Islam. Si un chrétien est victime de meurtre ou d'injustice, les musulmans doivent l'aider."34 Et il lut ce verset du Coran: "Et ne discutez que de la meilleure façon avec les gens du Livre (…) Et dites : 'Nous croyons en ce qu'on a fait descendre vers nous et descendre vers vous' (…)." (Sourate al-Ankabut, 46)

Plusieurs récits rapportent que le Prophète (pbsl) assistait aux mariages des juifs et des chrétiens, visitait leurs malades et les recevait généreusement. Quand les chrétiens de Najran lui ont rendu visite, il étala sa cape et leur demanda de s'asseoir dessus. Son mariage avec Marie la Copte est un exemple de cette mentalité. Après sa mort, le bon traitement accordé aux gens du Livre obéissait au même esprit de tolérance que celui que le Prophète (pbsl) avait montré envers ces communautés toute sa vie durant.

Les musulmans ont traité les gens du Livre avec tolérance et justice

Le Christianisme est né en Palestine et s'est répandu dans l'actuelle Syrie et l'actuel Iraq à cause des lois oppressives de l'Eglise Chrétienne. Quand notre Prophète (pbsl) a commencé à enseigner l'Islam, il y avait plusieurs communautés juives et chrétiennes dans le sud de l'Arabie. Ainsi au début de l'Islam, les musulmans, les juifs et les chrétiens maintenaient le dialogue.

Avec l'expansion et le renforcement de l'Islam, les juifs et les chrétiens de la région se conformèrent aux règles musulmanes. Les relations basées sur la tolérance et la compréhension mutuelle continuèrent et divers accords au temps du Prophète (pbsl) accordaient aux communautés juives et chrétiennes certains privilèges qui garantissaient leurs droits et leur existence. Les privilèges accordés aux moines du monastère de Saint Catherine au mont Sinaï en sont des exemples. Ces documents garantissaient les droits légaux, religieux et sociaux de ces juifs et chrétiens qui se conformaient aux règles islamiques ou reconnaissaient la souveraineté de l'Islam. Les problèmes étaient résolus en se référant à ces documents. Par exemple, les livres d'histoire rapportent que les chrétiens de Damas présentèrent ces documents mentionnant leurs droits au Calife Oumar quand ils rencontrèrent des problèmes et lui demandèrent de régler la question en conséquence.35

Certes, Allah vous commande de rendre les dépôts à leurs ayant-droit, et quand vous jugez entre des gens, de juger avec équité. Quelle bonne exhortation que Allah vous fait ! Allah est, en vérité, Celui Qui entend et Qui voit tout.
(Sourate an-Nisah, 58)


O les croyants ! Soyez stricts envers Allah et des témoins équitables. Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injuste. Pratiquez l'équité : cela est plus proche de la piété. Et craignez Allah. Car Allah est certes parfaitement connaisseur de ce que vous faites.
(Sourate al-Maidah, 8)

Les Califes qui ont succédé au Prophète (pbsl) pratiquaient la loi divine conformément à la Sunna prophétique. Dans les terres conquises, aussi bien les natifs que les nouveaux arrivants vivaient en paix et en sécurité. Par exemple, Abou Bakr, le premier Calife, donna les commandements suivants à son armée avant de l'envoyer en Syrie:

Attends, ô peuple que je te donne dix règles à connaître par cœur. Ne commets pas la traîtrise, ni ne dévie du droit chemin. Tu ne dois mutiler ou tuer ni enfant ni vieillard ni femme âgée. Ne détruis pas les palmiers, ni ne les brûles, et n'abats aucun arbre fruitier. Tu ne dois point tuer aucune des ouailles, bétails ou chameaux gardés pour la subsistance. Tu vas certainement rencontrer des gens qui ont voué leur vie au service monastique; laisses-les à ce à quoi ils ont voué leur vie. Tu vas aussi probablement trouver des gens qui vont vous présenter des repas de différentes sortes. Tu pourras en manger, mais n'oublies pas de mentionner le nom de Allah.36

L'essor rapide de l'Islam amena la Syrie, alors sous domination byzantine, ainsi que l'Egypte et l'Iraq, sous domination sassanide, à se soumettre à la loi islamique. Chacune de ces régions abritait de grandes communautés chrétiennes. Ces juifs et chrétiens témoignèrent les premiers de la justice et de la compassion des musulmans. A aucun d'entre eux on n'a demandé ou exigé de changer de religion ou de traditions. Aucune pratique ou intervention qui aurait pu altérer l'ordre social existant ou les incommoder n'était tolérée. Diverses sectes chrétiennes qui étaient opprimées par Rome ou Byzance ont en réalité préféré les règles musulmanes. L'historien occidental Phillip K. Hitti écrit:

Sous l'impulsion de l'Islam, l'orient s'est réveillé et réaffirmé après un millénaire de domination occidentale. Par ailleurs, le tribut exigé par ces nouveaux conquérants [musulmans] était même moindre que celui exigé par les anciens, et les conquis pouvaient maintenant poursuivre leurs pratiques religieuses avec plus de liberté et moins d'ingérences.37

Selon le spécialiste et auteur de Princeton Samuel Moffet :

Sous l'ère des Califes et pendant les années troubles des guerres civiles, mises à part les tueries et les horreurs auxquelles on peut s'attendre dans toute guerre, le traitement des chrétiens dans les territoires conquis de Perse et de la Syrie byzantine s'est avéré remarquablement généreux.38

Quand on examine quelle était leur vie sociale et religieuse sous la loi islamique, il en ressort ceci:

Il existait en territoire musulman une véritable liberté de religion. Personne n'était forcé de changer de religion, et les communautés qui se rebellaient et revenaient plus tard sous l'autorité islamique obtenaient les mêmes droits qu'auparavant. L'autorité islamique, à part quelques rares exceptions, n'intervenait jamais dans l'élection des patriarches ou la nomination des autorités religieuses, et garantissait sa non-ingérence en signant divers accords. Ces communautés continuaient de parler leurs propres langues aussi bien dans leur vie privée que dans leur vie religieuse. Par exemple, les nestoriens qui quittèrent l'Eglise byzantine choisirent d'abandonner le grec au profit de la langue assyrienne (suryani), et furent libres de le faire. Dans les écoles chrétiennes et juives, l'éducation religieuse continua librement, et les monastères et autres institutions qui éduquaient les futurs dirigeants religieux préservèrent leur statut d'autonomie. De même, les sanctuaires des autres dénominations religieuses étaient protégés par les autorités musulmanes. Durant la conquête, les lieux de culte n'ont jamais été saccagés, car les synagogues et les églises voyaient leur protection garantie par les accords signés avec les gens du Livre du temps du Prophète (pbsl).

Dans les accords qui datent des débuts de l'Islam, les clauses permettaient aux musulmans de séjourner dans les monastères durant leurs voyages. Ceci montre que les musulmans cherchaient à développer un dialogue basé sur le respect mutuel avec les gens du Livre. Par ailleurs, ces communautés avaient la permission de reconstruire les églises abandonnées ou de construire de nouvelles synagogues et églises quand ils le souhaitaient. Par exemple, le monastère Saint Serge hors de Madain a été détruite par le patriarche Mar Emme (644-647), mais reconstruite sous le califat de Osman. Plusieurs exemples de ce genre peuvent être cités: Ouqba, le gouverneur d'Egypte, a aidé les nestoriens à construire une église, pendant le règne de Mu'awiya une église de Edessa a été rénovée et l'église de Marcos a été accréditée à Alexandrie. Le fait que les églises et synagogues en Palestine, Syrie, Jordanie, Egypte et en Iraq sont restées montre le respect des musulmans pour les autres religions révélées. Un autre exemple de la tolérance musulmane est le monastère du mont Sinaï, l'un des lieux de pèlerinage les plus importants de la Chrétienté.

La tolérance musulmane prend source dans le Coran qui dit:

… si Allah ne repoussait pas les gens les uns par les autres, les ermitages seraient démolis, ainsi que les églises, les synagogues et les mosquées où le nom d'Allah est beaucoup invoqué. Allah soutient, certes, ceux qui soutiennent (Sa Religion)… (Sourate Al-Hajj, 40)

Les gens du Livre étaient libres de célébrer leurs fêtes, qui faisaient partie intégrante de leurs traditions religieuses, dans leurs lieux de culte et comme ils le voulaient, d'ailleurs les dirigeants musulmans souvent se joignaient à ces célébrations. Le patriarche nestorien Isho'yab III (650-660) écrivit une lettre à l'évêque de Perse après la conquête musulmane qui relatait la tolérance et la compassion des dirigeants musulmans envers les gens du Livre d'un point de vue chrétien:

Les arabes à qui Allah a confié en ce moment la gouvernance du monde … ne persécutent pas la religion chrétienne. En effet, ils la favorisent, honorent nos prêtres et les saints du Seigneur et confèrent des avantages aux églises et aux monastères.39


Dis : "O gens du Livre, venez à une parole commune entre nous et vous : que nous n'adorions que Allah, sans rien Lui associer, et que nous ne prenions point les uns les autres pour seigneurs en dehors d'Allah." .
(Sourate al-Imran, 64)

. Il est, parmi les gens du Livre, une communauté droite qui, aux heures de la nuit, récite les versets d'Allah en se prosternant. Ils croient en Allah et au jour dernier, ordonnent le convenable, interdisent le blâmable et concourent aux bonnes ouvres. Ceux-là sont parmi les gens de bien.
(Sourate al-Imran, 113-114)

En plus de ces libertés et de ce respect, la justice et l'impartialité avec lesquelles ces non-musulmans étaient traités étaient aussi remarquables. Le sens juridique des dirigeants musulmans était reconnu. Et nombre de chrétiens portaient leurs affaires devant les cours islamiques même s'ils avaient leurs propres tribunaux. A un moment, le nombre de chrétiens utilisant les cours islamiques atteignit une telle proportion que le patriarche nestorien Mar Timothée I (780-825) fit une déclaration mettant en garde les chrétiens.

Les gens du Livre qui vivaient dans les terres régies par les règles musulmanes n'étaient pas considères comme des captifs, mais des dhimmis, ce qui leur conférait un statut légal : les non-musulmans qui reconnaissaient l'autorité islamique payaient la jizya. En retour, leur vie et leurs propriétés étaient protégées, ils jouissaient de la liberté de pensée et de religion, étaient exemptés de service militaire, et avaient la permission de régler leurs affaires internes par leurs propres lois. De temps en temps, la jizya leur était retournée. Une majorité d'historiens reconnaissent le fait que les dhimmis vivaient sous un système tolérant et juste. Le célèbre historien Bernard Lewis explique:

Mais dans l'ensemble, leur [celle des dhimmis] position était infiniment supérieure à celle des communautés qui s'écartaient des Eglises établies en Europe occidentale dans la même période. Ils jouissaient d'une liberté dans l'exercice de leur religion… Ils étaient rarement amenés à souffrir le martyre ou à subir l'exil pour leurs croyances.40


O gens du Livre ! Notre Messager vous est certes venu, vous exposant beaucoup de ce que vous cachiez du Livre, et passant sur bien d'autres choses ! Une lumière et un Livre explicite vous sont certes venus d'Allah ! Par ceci, Allah guide aux chemins du salut ceux qui cherchent Son agrément. Et Il les fait sortir des ténèbres à la lumière par Sa grâce. Et Il les guide vers un chemin droit.
(Sourate al-Maidah, 15-16)

Notre Prophète (pbsl) dit: "Le jour du Jugement, je m'opposerai à quiconque opprime une personne appartenant aux gens de l'Alliance [i.e., qui est un Dhimmi], bafoue son droit, lui impose une responsabilité au dessus de ses capacités ou lui prend quelque chose contre son gré."41 Il a ainsi décrit quelle doit être l'attitude correcte envers les dhimmis. Conformément à cette morale, les musulmans considéraient que l'une de leurs principales responsabilités consistaient à protéger les non-musulmans vivant sous leur autorité. Lors d'une guerre qui l'opposa à l'armée Byzantine, notre Prophète (pbsl) ordonna que l'on rende aux non-musulmans la taxe qu'ils payaient, car l'armée musulmane n'était pas capable de les protéger.42 Autre exemple de la compassion et considération auxquels ils avaient droit, ces paroles qu'Umar adressa à une vieille femme dhimmi : "Par Allah, nous serions injustes si nous prenions son argent (celui du dhimmi) quand il est jeune et lui manquons d'égards quand il est vieux."43 Le fait d'imposer la jizya aux seuls non-musulmans n'est pas injuste, car seuls les musulmans servaient dans l'armée, les autres étaient exemptés du service militaire.

Pendant des siècles, les musulmans vécurent donc aux cotés des juifs et des chrétiens en paix et en toute sécurité. Ces juifs et ces chrétiens qui vivaient en terre musulmane pratiquaient librement le commerce et accédaient à la propriété, choisissaient la profession qu'ils souhaitaient exercer, détenaient des postes dans la bureaucratie, et travaillaient même dans les palais des législateurs. Ils tiraient profit de la politique officielle qui prônait la liberté de pensée, participaient à la vie scientifique et culturelle de la société, et écrivaient des ouvrages qui existent encore de nos jours. L'exercice de leurs droits n'était ni affaibli ni empêché. Si on considère qu'à la même époque en Europe, les adeptes des autres religions ou les sectes non orthodoxes étaient chassés, persécutés, et tués, et les livres qui présentaient des visions différentes étaient brûlés en masse, les libertés et la paix qui régnaient dans le monde islamique apparaissent encore plus significatives.

Toutes ces pratiques obéissent à la moralité du Coran prescrite aux musulmans. La paix et la sécurité étaient la norme dans les terres administrées par les musulmans. Les administrations musulmanes cherchaient le bonheur et la prospérité des peuples et développaient des systèmes qui posaient les bases pour les générations à venir. Le monde islamique actuel a besoin de retourner à la moralité du Coran et à la voie de notre Prophète (pbsl).

Tous ces faits historiques dénotent un autre point important. Remodeler le monde islamique selon les valeurs du Coran n'est pas seulement important pour les musulmans, mais aussi pour tous les membres des autres communautés religieuses, plus particulièrement ceux vivant en occident. L'existence de nations fortes basées sur les valeurs du Coran fera disparaître les inquiétudes de l'occident envers le monde islamique et sera la pierre angulaire de la paix mondiale.

La solution de l'Union islamique pour le Moyen-Orient

Une fois établie, l'Union islamique résoudra le conflit israélo-palestinien en présentant un front uni pour démontrer la futilité de la stratégie "diviser et régner" adoptée par depuis tant de décennies et empêcher les pays musulmans de se brouiller les uns les autres. Ceci incitera Israël à faire une paix durable avec ses voisins arabes en se retrouvant ses frontières d'avant 1967, ce qui constitue la solution la plus adéquate aussi bien pour les arabes musulmans que pour les juifs d'Israël.

Pour que la paix au Moyen-Orient soit un projet réaliste, les mouvements arabes radicaux doivent être éradiqués, et Israël doit abandonner sa politique d'agression, d'occupation et d'impérialisme. L'Union Islamique peut atteindre les deux objectifs, car si on applique les règles musulmanes dans le Moyen-Orient, les juifs et les musulmans vivent en paix cote à cote. Par exemple, sous le règne Ottoman, de nombreux juifs vivaient en Jérusalem et dans d'autres villes palestiniennes sans subir de préjudices ou d'animosité. Le problème vient du désir d'Israël de contrôler toute la terre sainte, une ambition qui continue à causer la mort et le carnage dans le Moyen-Orient.


. Tous ont cru en Allah, en Ses anges, à Ses livres et en Ses messagers. "Nous ne faisons aucune distinction entre Ses messagers.". Et ils ont dit : "Nous avons entendu et obéi. Seigneur, nous implorons Ton pardon. C'est à Toi que sera le retour."
(Sourate al-Baqarah, 285)

Il y a certes, parmi les gens du Livre ceux qui croient en Allah et en ce qu'on a fait descendre vers vous et en ceux qu'on a fait descendre vers eux. Ils sont humbles envers Allah, et ne vendent point les versets d'Allah à vil prix. Voilà ceux dont la récompense est auprès de leur Seigneur.
(Sourate al-Imran, 199)




Selon l'Islam, les juifs, en tant que descendants de Jacob (psl), ont le droit de vivre sur la terre de leurs ancêtres, les prophètes des Israélites, et de pratiquer leur foi dans leurs lieux saints et les temples présents sur ces terres. Néanmoins, il est inacceptable de prétendre étendre la souveraineté politique sur toute la région, de forcer les gens qui peuplent ces terres depuis des millénaires à les quitter, et de déstabiliser le Moyen-Orient dans le but de continuer cette occupation. L'Union Islamique proposera la solution suivante à Israël:


Afin d'établir la paix au Moyen-Orient, les groupes arabes radicaux doivent être contrôlés et Israel doit abandonner ses politiques militantes et impériales d'invasion. L'Union des Pays Islamiques peut atteindre ces objectifs.




1) Israël doit se retirer de tous les territoires occupés, y compris Jérusalem Est, et faire la paix avec toutes les nations arabes.

2) Dans les terres gouvernées par la Palestine (à savoir Jérusalem Est, Al Khalil [Hébron], le Cisjordanie etc.) les synagogues seront protégées et les juifs et les chrétiens auront droit à une totale liberté de mouvement.

3) L'Union islamique préviendra toute forme d'attaque terroriste visant les citoyens israéliens.

4) L'Union islamique combattra l'anti-sémitisme à travers le monde et défendra la paix et la sécurité des communautés juives. Si un tel projet de paix est mis en œuvre, le Moyen-Orient connaîtra la paix et la stabilité pour la première fois en l'espace d'un siècle. Toutes les ressources financières dépensées en armes et dans les guerres seront dépensées désormais pour le bonheur, la prospérité, la santé et l'éducation des peuples.